Routiers : face à la rapacité patronale29/06/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/06/2813.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Routiers : face à la rapacité patronale

Les organisations syndicales des transporteurs routiers appelaient à une journée de grève d’avertissement lundi 27 juin, avec comme revendication principale 6 % d’augmentation de salaire et l’amélioration des conditions de travail.

Beaucoup de ces travailleurs se nomment eux-mêmes « les smicards de la route ». En dehors des primes, des indemnités repas et des heures supplémentaires en pagaille, les conducteurs des monstres que sont les semi-remorques actuels touchent des salaires dérisoires. Et les salariés de la logistique, sans qui rien ne pourrait se faire, sont encore plus mal lotis.

Dans le secteur classé TRM, c’est-à-dire « transporteurs routiers de marchandises », les statistiques officielles de 2020 recensaient 400 000 salariés pour des entreprises qui totalisaient 52,7 milliards de chiffre d’affaires. Certes, 16 % seulement des 33 000 entreprises du secteur comptent plus de 150 salariés. En réalité un très grand nombre sont divisées artificiellement par région en entreprises différentes... mais avec le même nom et les mêmes actionnaires. Et ces géants industriels donnent le ton à toute la profession. Un des plus gros, l’ex-Norbert Dentressangle, rebaptisé XPO pour faire plus neutre, regroupe 55 000 salariés et réalise un chiffre d’affaires supérieur à 4 milliards d’euros.

Alors, les pleurs des ministres sur les malheurs des plus petits servent à cacher l’appétit des plus gros. Les « petits » qui, peuvent d’ailleurs, eux aussi, se montrer âpres au gain contre leurs salariés, sont victimes de leurs donneurs d’ordres, les grosses compagnies industrielles ou commerciales. C’est la loi du système, mais elle ne justifie en aucune façon que les salariés doivent survivre avec des payes de misère.

Oui, les travailleurs doivent penser d’abord à eux et à leurs intérêts. Ce sont eux qui créent les richesses, ils ont le droit, et même le devoir, de garantir leur droit à une vie digne, et donc avec des salaires largement revalorisés et garantis. Ce problème est d’ailleurs celui de l’ensemble de la classe ouvrière. Et ce qui inquiète le patronat et les tenants du pouvoir, c’est qu’en ayant des revendications uniques les centaines de milliers de travailleurs du transport peuvent d’autant plus représenter une force.

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