Finlande, Suède et OTAN : la politique de Poutine renforce l’impérialisme18/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/2807.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Finlande, Suède et OTAN : la politique de Poutine renforce l’impérialisme

La Finlande, qui a une longue frontière avec la Russie, a officiellement demandé à entrer dans l’OTAN. La Suède s’apprête à faire de même. Ces deux États mettent ainsi fin à la neutralité qu’ils affichaient jusque-là.

En réalité, le rapprochement de la Finlande et de la Suède avec le camp occidental ne date pas de ces dernières semaines, mais au moins de l’effondrement de l’URSS en décembre 1991. Elles ont rejoint l’Union européenne trois ans plus tard. Dès mai 1992, la Finlande avait remplacé ses avions militaires, pour partie des MIG-21 soviétiques, par des F-18 commandés aux États-Unis, auxquels succèdent maintenant des F-35, également américains, au grand dam de Dassault qui espérait remporter le marché. La préférence a été donnée à ce type d’avions, qui pourront s’intégrer à la flotte de l’OTAN, dans les manœuvres conjointes aujourd’hui, voire plus tard dans une guerre.

Si la neutralité de la Finlande et de la Suède était de moins en moins une réalité, la majeure partie de leur population y restait toutefois attachée.

L’inquiétude suscitée par la guerre en Ukraine a-t-elle vraiment provoqué un changement d’état d’esprit de la population ? Voit-elle maintenant dans l’OTAN une protection contre une éventuelle agression russe ? En tout cas, dans les deux pays, les gouvernements, à direction social-démocrate, n’ont plus aucune retenue pour se déclarer en faveur d’une adhésion à l’Alliance atlantique. Ils souscrivent à l’objectif de l’OTAN de boucler l’encerclement de la Russie le long des 1 300 kilomètres de la frontière finlandaise, dont la deuxième ville de Russie, Saint-Pétersbourg, n’est distante que de 140 kilomètres. Avec celles des pays Baltes, qui font déjà partie de l’Alliance, leurs flottes et leur système de surveillance des sous-marins russes feront de la Baltique une « mer OTAN ». Et, dans le grand Nord, la présence militaire suédoise fait face à celle de la Russie.

Loin de protéger les peuples d’une guerre future, cette adhésion à l’OTAN contribuera à accroître les tensions avec la Russie. C’est cette même politique d’encerclement menée par l’OTAN qui a conduit Poutine à envahir l’Ukraine. De son côté, l’OTAN n’est pas une officine de paix destinée à protéger les peuples. Cette coalition militaire constitue le bras armé de l’impérialisme américain et ses dirigeants sont aussi peu soucieux de l’intérêt des peuples que les maîtres du Kremlin.

Les gouvernements finlandais et suédois offrent aux États-Unis et à leurs alliés de nouveaux champs de manœuvre pour préparer des guerres dans le cadre de l’affrontement contre la Russie, avec les populations du nord de l’Europe en première ligne.

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