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Leur société
Borne : une carrière au service du patronat
Le 16 mai, Élisabeth Borne, ministre du Travail dans le précédent gouvernement, a été désignée comme Première ministre.
La désignation d’une femme est bien la seule audace dont peut se prévaloir le président de la République pour jouer la comédie du renouveau. Il est vrai que la presse en avait rempli ses colonnes depuis des semaines ; la surprise n’en est donc pas vraiment une. Élisabeth Borne est seulement la deuxième femme à accéder à la fonction, trente ans après Édith Cresson. Pour le reste, rien de nouveau sous le soleil : elle est ministre depuis 2017, il est donc difficile de faire croire à un changement de cap en ce début de deuxième quinquennat macroniste.
Borne a été successivement ministre des Transports, puis de la Transition écologique et enfin ministre du Travail de Macron à partir de juillet 2020. C’est dans cette fonction qu’elle a défendu la réforme des allocations-chômage, une des dernières attaques emblématiques menées contre l’ensemble des travailleurs par Macron I. Elle est donc toute désignée pour assumer les attaques que prépare Macron II.
La nouvelle Première ministre a derrière elle une carrière au service du patronat, ayant alterné avant sa carrière ministérielle les postes dans le privé et la fonction publique : directrice de la stratégie à la SNCF, directrice chez Eiffage, directrice de l’urbanisme à la mairie de Paris, préfète de Poitou-Charentes, PDG de la RATP, etc.
Cette nomination ne vise même pas à donner l’illusion d’une inflexion de la politique par rapport à celle de Philippe ou Castex. La presse pourra écrire des pages sur le fait qu’Élisabeth Borne a des accointances à gauche, qu’elle avait servi dans des cabinets ministériels sous Jospin ou Hollande, alors que les deux précédents Premiers ministres de Macron venaient de la droite. Mais pour les travailleurs et les familles populaires, cela n’a évidemment aucune importance.
Le faux suspense orchestré autour de cette nomination et de la formation du nouveau gouvernement a quelque chose de déconnecté de la vie réelle. Mais il est bien significatif de ce théâtre d’ombres qui dissimule à peine que Macron est et restera le président des riches, tout simplement parce que les capitalistes sont les vrais maîtres de l’économie, quel que soit le locataire de l’Élysée ou de Matignon.