Dans les entreprises

Thales : pas d’embargo pour les profits

Thales est accusé d’avoir fourni récemment à l’armée russe des armes utilisées aujourd’hui contre les civils ukrainiens, alors que la Russie est sous embargo pour ce type de marchandises depuis 2015.

Le marchand de canons français a commencé par faire répondre que son matériel n’était pas destiné à tuer des civils. Il est bien connu que les généraux achètent des armes pour emballer des œufs de Pâques en famille ! Puis l’industriel, après avoir consulté les services compétents, a répondu que les armes en question avaient été commandées avant 2015, donc avant l’embargo pour cause de rattachement de la Crimée à la Russie. Or la décision européenne était prudemment assortie d’une clause stipulant que les commandes d’armes antérieures à l’embargo devaient être honorées. Le ministère des Armées a, comme toujours, servi d’attaché de presse au marchand de mort violente et confirmé ses arguties juridiques.

Vendre des armes à qui peut les payer, c’est la raison d’être d’industriels comme Thales, Dassault et tous les autres. S’offusquer de certains des crimes commis avec ce matériel, c’est le rôle des moralistes à géométrie variable, compréhensifs quand Thales fournit l’Arabie saoudite, et muets lorsqu’il équipe l’armée française.

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