Plantation Bois-Debout Guadeloupe : l’exploitation tue27/04/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/04/2804.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Plantation Bois-Debout Guadeloupe : l’exploitation tue

Un ouvrier de 52 ans est mort jeudi 21 avril sur la plantation Bois-Debout à Capesterre-Belle-Eau, en Guadeloupe. Il a été victime d’un malaise alors qu’il transportait un régime de bananes qui lui est tombé sur le corps. En raison de son état de santé, il avait été déclaré inapte à ce travail extrêmement dur.

Un régime de banane pèse jusqu’à 60 kg. Sur une journée de travail, un ouvrier porte jusqu’à sept tonnes de bananes sur ses épaules, et parcourt 20 km chargé de ce poids.

Au départ, le directeur de la plantation, Guillaume Block de Friberg, héritier de la famille bekée Dormoy, l’avait affecté à la pose des gaines, à savoir les sacs en plastique qui protègent contre les nuisibles les régimes encore sur le plan. Puis, parce que, semble-t-il, il manquait du personnel, il l’a déplacé au transport.

Vu la pénibilité, un accord d’entreprise précise que ce travail ne doit pas être effectué au-delà de 45 ans. Comme l’a précisé le représentant syndical CGTG sur la plantation, il existe des moyens mécaniques pour acheminer les bananes depuis le plan jusqu’au hangar où elles sont traitées. Mais pour éviter une dépense, les planteurs préfèrent exploiter la sueur et le sang humains, comme au temps de l’esclavage.

Ce n’est pas le premier accident sur cette plantation. Le 26 juin 2009, un travailleur était mort suite à une chute de la plateforme d’un tracteur d’une hauteur de 2,3 mètres. En octobre 2016, un autre salarié avait été écrasé par une machine.

Le syndicat CGTG a porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui contre la SA Bois-Debout et ses dirigeants. Le lendemain de l’accident, les travailleurs se sont rassemblés pour un mouvement de protestation.

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