PPG – Bezons : les travailleurs contre la fermeture31/03/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/04/2748.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PPG – Bezons : les travailleurs contre la fermeture

Jeudi 25 et vendredi 26 mars, une grande partie des 208 travailleurs de l’usine de mastics PPG de Bezons, anciennement propriété de Hutchinson, ont mis l’entreprise à l’arrêt en cessant le travail et en bloquant l’entrée principale du site, obligeant plusieurs camions à faire demi-tour.

Rassemblés pendant deux jours complets dans une ambiance festive autour du barbecue, ils ont affirmé leur opposition au projet de fermeture de l’entreprise.

Il restait si peu de monde à l’intérieur qu’aucune production n’a été possible et la direction a même dû libérer les intérimaires de l’équipe d’après-midi, à qui elle ne savait pas quel travail donner. Certains en ont d’ailleurs profité pour venir saluer leurs collègues.

PPG a prévu de déménager la production du site de Bezons vers une usine en Angleterre et une autre en Espagne. Malgré ce plan de fermeture, la direction de l’usine tente de faire pression sur les uns et les autres, pour essayer de sortir le plus de produits possible, avec peu de succès jusqu’à maintenant.

La direction, qui ne manque pas de culot, vient en plus de présenter à l’antenne du ministère du Travail du Val-d’Oise, la Direccte, son « plan de sauvegarde de l’emploi »… qui ne prévoit de sauver aucun emploi. Elle ne présente d’ailleurs que des mesures d’accompagnement, dans l’espoir de faire croire qu’elle pourrait licencier sans douleur. Personne n’est dupe et si la Direccte venait à avaliser ce plan, ce serait donner l’autorisation de continuer à licencier à un groupe qui vient de racheter en quelques mois quatre autres sociétés pour près de cinq milliards de dollars et qui ne manquera pas de chercher à accroître sa rentabilité et ses profits en y supprimant encore des emplois. Mais le simple fait qu’elle n’annonce pas son refus dès à présent est un début de réponse... Il n’y a pas grand-chose à attendre de ce côté-là, même si refuser ce plan serait la moindre des choses. La ministre du Travail s’était d’ailleurs répandue sur les ondes pour dire qu’elle invitait « ceux qui n’ont pas le couteau sous la gorge (les groupes comme PPG) à ne pas engager de plan de licenciements ». Les belles paroles n’engagent à rien.

Pour beaucoup, ce rassemblement est une victoire morale et un premier succès qui donne envie d’aller en chercher d’autres. Une chose est sûre, personne n’est décidé à se laisser jeter dehors par une multinationale pleine aux as.

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