Campagne contre l’Unef : délire de politiciens31/03/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/03/P5-2_La_race_superieure_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C92%2C741%2C508_crop_detail.jpg

Leur société

Campagne contre l’Unef : délire de politiciens

La campagne contre le syndicat étudiant Unef, accusé de racisme anti-blanc pour avoir organisé des réunions non-mixtes, a repris de la vigueur suite aux déclarations de l’adjointe à la mairie de Paris, candidate aux régionales soutenue par le PS, Audrey Pulvar.

Illustration - délire de politiciens

Celle-ci a en effet affirmé lors d’une interview qu’elle n’était pas choquée « que des personnes discriminées (…) sentent la nécessité de se réunir entre elles pour en discuter » ajoutant : « S’il se trouve que vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc, il n’est pas question de la ou le jeter dehors. En revanche, on peut lui demander de se taire, d’être spectateur ou spectatrice silencieux. »

Le Pen a réagi en réclamant sans rire et à grands cris des poursuites judiciaires pour « provocation à la discrimination raciale ». Et de dénoncer « cette escalade raciste de la part d’une partie de l’extrême gauche qui s’affranchit de toutes les règles légales morales et républicaines ». La droite en a également profité. Geoffroy Didier, député européen et vice-président Les Républicains de la région Île-de-France, a affirmé qu’Audrey Pulvar devait « s’excuser auprès de la République », tandis qu’Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, a attaqué « la gauche racialiste toujours plus sectaire ! #apartheid ». Xavier Bertrand, président des Hauts de-France et candidat à la présidentielle, a réclamé le 28 mars la suppression des financements publics : « Quand on reçoit des subventions publiques, il est inacceptable qu’on se mette dans ce genre de comportements. » Et le gouvernement n’a pas été en reste. Quant au PS, qui soutient la candidature d’Audrey Pulvar aux prochaines élections régionales, son premier secrétaire, Olivier Faure, s’est excusé en déclarant qu’elle avait eu une « phrase malheureuse ».

Ce remue-ménage autour des réunions non mixtes n’est qu’un prétexte pour attaquer un syndicat considéré comme à gauche, et surtout pour s’attirer les sympathies d’un certain électorat, en flattant les préjugés, campagne des élections régionales oblige. Quant au fait d’organiser des réunions excluant des étudiants blancs pour parler des discriminations racistes ou les combattre, on peut toujours en discuter, mais le choix de la meilleure façon de mener ce combat appartient à celles et à ceux qui le mènent, et certainement pas à une brochette de politiciens réactionnaires. Les mêmes ne trouvent d’ailleurs rien à redire à la non-mixité sociale qui est de règle au sommet de la société, où règne l’entre-soi des possédants.

Toute cette polémique survient sur fond de campagne gouvernementale autour de la loi contre le séparatisme, en discussion au Sénat depuis le 30 mars. Pour chasser sur son terrain électoral, le gouvernement reprend la démagogie mensongère de l’extrême droite. Ce genre d’opération politicienne est d’autant plus à dénoncer qu’elle aboutit toujours à renforcer cette extrême droite.

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