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Mali : l’armée française assassine

Les enquêteurs de l’ONU ont rendu leur rapport sur le bombardement de l’armée française qui a fait 19 victimes civiles le 3 janvier 2021 dans le village malien de Bounti. Il est accablant pour l’armée française.

Ce jour-là, les avions français à la poursuite d’un groupe djihadiste ont ouvert le feu sur un rassemblement à proximité du village. Les morts auraient simplement été qualifiés de djihadistes et le bilan mis au crédit des victoires de l’armée française si les habitants n’avaient aussitôt alerté une organisation humanitaire locale. Celle-ci a recueilli des témoignages concordants confirmant que l’armée française avait bombardé un mariage et, devant l’indignation de la population malienne, l’ONU a dépêché une enquête.

Depuis le début, le commandement français n’a cessé de réfuter ces témoignages avec des arguments plus fallacieux les uns que les autres, affirmant par exemple qu’il ne pouvait s’agir d’un mariage puisqu’il n’y avait que des hommes dans les victimes alors que dans les traditions locales hommes et femmes se rassemblent à part. Le communiqué du ministère des Armées en réponse aux enquêteurs de l’ONU est un modèle d’hypocrisie, affirmant notamment que l’identité des témoins n’est pas précisée, ce qui est une évidence vu les risques qu’ils courent. Pour conclure, le ministère ose affirmer : « l’engagement de la force Barkhane vise à défendre la population malienne face aux groupes armés terroristes dont les actions ont causé la mort de milliers de civils ». Manifestement, il faut y ajouter ceux qui sont tombés victimes de l’armée française.

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