Hôpital Pitié-Salpêtrière – Paris : face à la troisième vague31/03/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/03/P12-1_Dans_la_manifestation_de_la_Sante_a_Paris_le_16_juin_2020_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Pitié-Salpêtrière – Paris : face à la troisième vague

Pour faire face au nouvel afflux de patients du Covid, les hôpitaux doivent de nouveau pousser les murs et se débrouiller avec les moyens habituels.

Illustration - face à la troisième vague

Depuis un an, la seule chose qui a progressé est la connaissance de la maladie et sa prise en charge. Il n’y a eu ni création de lits, ni embauches, ni augmentation des formations, bien au contraire. Les économies budgétaires restent le maître-mot, dans la santé comme dans bien des secteurs.

Pour l’accueil des patients, les mêmes mesures sont de retour. Les interventions chirurgicales non-urgentes (qui peuvent le devenir, tant les reports sont incessants) commencent à être déprogrammées, de même que les interventions très lourdes nécessitant des jours de réanimation. Les salles de réveil sont transformées en salles de réanimation et les hôpitaux de semaine deviennent des salles d’hospitalisation traditionnelle. Des lits éphémères sont aussi ouverts.

Si cette année il ne manque pas trop de matériel, tels que les respirateurs ou les médicaments, le manque de personnel est catastrophique. Les directions ont donc de nouveau stoppé la formation des stagiaires infirmiers en anesthésie et en bloc opératoire, pour les envoyer en réanimation. Mille stagiaires infirmiers de l’AP-HP ont eu quelques jours de formation en réanimation, ce qui est totalement insuffisant, et vont tout de même y être affectés. Les retraités, des intérimaires en CDD d’un mois sont sollicités, mais combien répondent à l’appel ? Mystère !

À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, qui fait partie de l’AP-HP, les secteurs qui n’accueillent pas de patients Covid continuent à fonctionner, mais les places sont très limitées et le turn-over des patients est important. La préoccupation du personnel est le risque de contamination des patients, et cela prend beaucoup de temps et d’énergie. Et quand un ou plusieurs patients sont contaminés, c’est le branle-bas de combat pour isoler, tester, désinfecter.

Dans ce contexte de pénurie de lits, un collectif de médecins réanimateurs a fait une tribune dans le journal Le Monde. Ils disent au gouvernement, face à la troisième vague, « d’assumer devant la société tout entière sa stratégie », car la saturation des services de réanimation pourrait obliger les soignants à faire un tri entre les malades. Ce serait ajouter encore un scandale au scandale.

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