Saint-Gobain : Mutares se fait Lapeyre09/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2732.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saint-Gobain : Mutares se fait Lapeyre

Saint-Gobain, propriétaire de l’entreprise Lapeyre depuis 1996, va la céder au fonds Mutares, société d’investissement spécialisée dans les reprises d’entreprises en difficulté et dite fonds de redressement.

Lapeyre, ce sont 126 magasins, onze usines, 3 500 salariés. Lors du rachat de Lapeyre par Saint-Gobain, les comptes de l’entreprise étaient largement bénéficiaires. Puis, pendant vingt-quatre ans, Saint-Gobain n’a procédé à aucun investissement, se contentant de pomper la richesse créée par les travailleurs de Lapeyre. Grâce à un scandaleux montage financier, le groupe avait même réussi à ne plus verser aucune participation aux travailleurs.

Aujourd’hui Lapeyre n’est sans doute plus assez rentable pour Saint-Gobain et il l’abandonne à un fonds de redressement. Lors de cette cession, Saint-Gobain (1,9 milliard d’euros de bénéfices en 2019) va donner 245 millions d’euros à Mutares pour faire le sale travail à sa place.

Créé en 2008, Mutares utilise toujours la même méthode, il siphonne la caisse des entreprises et les pousse vers la liquidation judiciaire. Les salariés sont alors licenciés avec des indemnités ridicules. Les sociétés Pixmania, rachetée en 2014 puis placée en redressement deux ans plus tard, Artmadis, qui a connu le même sort en 2017, ou encore Grosbill, elle aussi passée par la case tribunal de commerce après sa revente par la holding allemande, en ont fait les frais.

D’ailleurs Mutares, en toute cohérence avec son projet de liquidation, vient de recruter Marc Ténart pour le placer à la tête de Lapeyre. Celui-ci est l’ex-président de Kingfisher France (Castorama et Brico Dépôt) et l’actuel PDG de Conforama. Arrivé chez Conforama en septembre 2019, il avait pour mission de mener le plan de fermeture de 42 magasins, avec la suppression de 1 900 emplois.

Avec Mutares et Ténart, les travailleurs de Lapeyre ont toutes les raisons d’être inquiets pour le maintien de leurs emplois.

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