Delpharm – Orléans : la grève fait reculer le patron09/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2732.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Delpharm – Orléans : la grève fait reculer le patron

Grâce à leur grève déclenchée le 17 novembre, la grande majorité des travailleurs postés ont contraint la direction de Delpharm à en rabattre dans ses attaques sur le temps de travail.

Sébastien Aguettant, patron et principal actionnaire du groupe Delpharm, qui a récemment fait l’acquisition des usines du groupe Famar, dont l’usine d’Orléans, espérait leur supprimer une semaine de congés payés, treize jours de RTT, ainsi que les faire travailler 35 minutes de plus par jour gratuitement.

Toutes ces annonces ont déclenché, à la mi-octobre, la colère des travailleurs, qui ont refusé d’accepter tous ces sacrifices. D’autant qu’ils étaient conscients que leur travail avait permis à leur patron de faire en moins d’un an sept millions d’euros de bénéfices, et qu’il figure parmi les Français les plus fortunés.

Fin octobre, sous la pression de grèves et de débrayages spontanés, la direction renonçait à leur voler une semaine de congés payés et ramenait les horaires de fin d’équipe de 22 heures à 20 h 15. Ce premier recul encourageant était cependant loin de faire le compte.

À l’appel du comité de grève élu lors des débrayages, les assemblées générales de grévistes ont voté la grève le 17 novembre. De jour en jour, la détermination n’a fait que se renforcer parmi les travailleurs postés. La grève est restée limitée à l’ensemble des travailleurs postés, essentiellement en production, malgré leur tentative d’entraîner les travailleurs en horaire de journée, à qui le patron impose de travailler 21 minutes de plus par jour,

Refusant de travailler gratuitement, les grévistes exigeaient des compensations. La direction a restitué rapidement dix jours sur les treize jours de RTT qu’elle voulait leur voler, mais restait sourde aux demandes de compensation financière, alors que les grévistes exigeaient 70 euros mensuels net sur le salaire.

Face à une détermination qui ne faiblissait pas, des lignes de production à l’arrêt et des stocks de médicaments qui s’effondraient, mardi 1er décembre, au terme d’un bras de fer de seize jours de grève, le patron leur cédait 40 euros net et mensuels sur la prime d’équipe. Les travailleurs postés sont fiers d’avoir relevé la tête, les liens de solidarité qu’ils ont noués et la combativité dont ils ont fait preuve leur seront utiles pour l’avenir.

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