Dans les entreprises

Faurecia : hold-up sur les primes

La direction du groupe Faurecia prétend réduire de moitié la prime d’intéressement, versée en juin dernier aux ouvriers et prévue pour septembre pour les cadres.

Et cela sous le prétexte d’une erreur dans les comptes de 2019 surévaluant le bénéfice après impôts de 16 millions d’euros de sa division Faurecia Intérieur Industrie, dont fait partie l’usine de Méru dans l’Oise.

Lors du conseil économique et social du jeudi 23 juillet, elle a eu le front d’exiger que les ouvriers lui restituent 1 500 euros de cette prime, et elle a annoncé qu’elle prévoit de réduire de 50 % celle des cadres.

Le bénéfice 2019 de ce groupe, présent dans 34 pays avec 320 sites, se monte à 1,3 milliard d’euros. Les actionnaires sont gavés, au point que la rémunération du PDG a augmenté de 19 %, et que le fameux fonds Black Rock vient d’augmenter sa participation à 5,1 % au capital. L’erreur de compte a bon dos !

L’annonce a été faite en plein télétravail pour le centre de recherche, et à la veille de la fermeture de l’usine, qui tourne de toute façon au ralenti. Mais le sentiment de colère est manifeste, tant chez les ouvriers que chez les cadres, et une réaction collective est d’ores et déjà prévue pour la rentrée.

Il y a quelques semaines, la direction de Faurecia avait déjà tenté d’imposer le gel des salaires pendant trois ans dans son usine de Montbéliard. Un débrayage unanime l’a obligée à remettre pour le moment son projet dans sa poche.

Le prétexte était, dans ce cas, un chantage à la perte de marchés. Les prétextes changent, le fond demeure : les patrons nous mènent la guerre par tous les bouts.

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