Smart-Mercedes – Hambach : manifestation contre les licenciements29/07/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/07/2713.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Smart-Mercedes – Hambach : manifestation contre les licenciements

Vendredi 24 juillet, trois semaines après que la direction de Daimler-Mercedes a annoncé la mise en vente de son usine Smart d’Hambach, ce qui menace de licenciement 1 800 salariés, une manifestation se déroulait à Sarreguemines.

Elle était appelée par l’ensemble des syndicats de l’usine Smart et avait le soutien de différents syndicats du département, des élus et de diverses organisations politiques dont Lutte ouvrière.

Cette manifestation a réuni un peu moins de mille personnes. Les travailleurs du site Smart étaient 300 à 400, dont très peu de salariés des entreprises sous-traitantes (Faurecia et Magna). La majorité des manifestants était composée de délégations de travailleurs venant de toutes les entreprises du département, choqués par cette attaque brutale contre l’emploi. Tous avaient en mémoire le coup de force de 2016, lorsque les travailleurs de chez Smart avaient dû signer un avenant à leur contrat de travail les obligeant à travailler 39 heures payées 37, en échange de la promesse que leur emploi serait garanti. Une promesse renouvelée il y a un an et demi, avec l’annonce de l’attribution d’un nouveau véhicule dont la fabrication devait démarrer en septembre prochain, accompagnée de 500 millions d’investissements.

Depuis des semaines, le gouvernement était à la manœuvre pour promettre la recherche d’un « bon repreneur », histoire de dédouaner le groupe Daimler de ses responsabilités vis-à-vis de ses salariés. Mais le PDG de Daimler lui-même précisait en même temps que la fermeture de l’usine restait une des options avec, promettait-il, un accompagnement social adapté.

Les travailleurs de la Smart présents étaient sans doute les moins dupes de cette opération d’enfumage autour d’un potentiel repreneur du site. Beaucoup, ouvrières ou ouvriers, membres de la maîtrise et cadres ont manifesté leur volonté d’entamer la lutte sérieusement à la rentrée, pour défendre leurs emplois et leurs salaires. Les délégués syndicaux qui ont pris brièvement la parole à la fin de la manifestation se sont faits l’écho de la revendication de leurs camarades de travail : huit ans de salaires garantis par Daimler pour tous les salariés du site, quoi qu’il arrive avec le potentiel repreneur. L’appel à la solidarité internationale des travailleurs, lancé par une syndicaliste oppositionnelle venue d’Allemagne, a été très chaleureusement applaudi.

Une large délégation de travailleurs de l’usine Continental, toute proche, est venue affirmer leur détermination à se battre, eux aussi, contre les menaces sur l’emploi. Dans cette situation d’attaques générales contre les emplois, c’est bien la lutte commune des travailleurs qui est porteuse d’avenir.

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