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- Lutte ouvrière n°2713
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Leur société
Plan de relance pour la jeunesse : mille et une façons d’aider les patrons
Le Premier ministre Jean Castex a présenté jeudi 23 juillet son « plan de relance pour la jeunesse », avec le slogan « un jeune, une solution ».
Il s’est empressé de mettre en avant « des moyens inédits », soit une enveloppe de 6,5 milliards d’euros.
En réalité, dans ce plan pour aider les jeunes, on trouve essentiellement des aides pour les patrons. Certaines existaient déjà, comme les aides à l’embauche d’apprentis ou pour des contrats de professionnalisation. D’autres sont plus récentes, à défaut d’être nouvelles. Les patrons qui embaucheront un jeune, en CDI, mais même pour un CDD de plus de trois mois, pourront toucher plusieurs milliers d’euros – jusqu’à quatre mille si le contrat est signé pour un an. Et cela pour des salaires allant jusqu’à deux fois le smic. Autrement dit, le patronat empochera cette confortable enveloppe même s’il n’y a aucun véritable nouvel emploi à la clé. D’ailleurs, les représentants patronaux se sont empressés de dire qu’ils ne pouvaient rien promettre concernant les embauches.
Les autres mesures du plan ont un air de déjà-vu : des emplois aidés (comprenez : des emplois utiles et même parfois indispensables, mais précaires et avec des salaires très faibles), des suivis plus « intensifs » par Pôle emploi (mais avec quel personnel ?), ou encore 200 000 places supplémentaires dans des formations dites d’avenir.
Mais avec ou sans formation, les jeunes se trouvent confrontés au même problème que le reste du monde du travail : les patrons n’embauchent pas, et même licencient à tour de bras. Ces derniers voudraient tout de même profiter de l’arrivée de 700 000 jeunes sur un marché du travail déjà saturé et paralysé pour leur imposer d’accepter n’importe quel travail, dans n’importe quelles conditions.
Alors, les poses de Macron et de son nouveau Premier ministre, ne risquent pas de tromper grand-monde, à commencer par les jeunes eux-mêmes. Leur avenir, heureusement, ne se décidera pas dans les cabinets ministériels mais dans les luttes, pour imposer les mesures nécessaires à l’ensemble du monde du travail.