Prime Macron : indexation sur la frousse des patrons05/02/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/02/P7_Prime_Macron_C_Serge_DIgnazio.jpg.420x236_q85_box-0%2C1875%2C4000%2C4125_crop_detail.jpg

Leur société

Prime Macron : indexation sur la frousse des patrons

Si, en 2019, près de 5 millions de salariés avaient bénéficié de la prime Macron, ou mieux prime gilets jaunes, pour un montant total de 2,2 milliards d’euros versés par les employeurs, il n’en ira pas de même cette année.

Illustration - indexation sur la frousse des patrons

Seules 27 % des grandes entreprises envisageraient de la verser à leurs employés, contre 73 % l’an dernier. Pour les très petites entreprises, le pourcentage est tombé de 54 % à 16 %.

Cette prime avait été décidée par Macron fin décembre 2018, dans le but d’arrêter, ou du moins de freiner, le mouvement des gilets jaunes qui manifestaient massivement contre la baisse de leur pouvoir d’achat. Les employeurs pouvaient verser à leurs salariés jusqu’à 1 000 euros défiscalisés et désocialisés sans aucune contrainte. Pour le gouvernement, il fallait faire vite. Dans plus de 400 000 établissements, les employeurs avaient répondu présent, dans la crainte de voir un mouvement populaire gagner leurs entreprises, les plus généreux ayant été ceux des plus petites. Ils avaient versé en moyenne 543 euros par salarié, contre 432 pour ceux des grandes.

Mais, cette année, le gouvernement a établi une contrainte, celle d’assortir la défiscalisation à un accord d’intéressement. Beaucoup d’employeurs se sont alors précipités dans cette faille, disant, selon le président du Medef, que c’était une contrainte trop forte pour les PME. D’autres, tels les Galeries Lafayette, Leroy-Merlin, Lactalis, etc., qui ne sont pas économiquement faibles, ont déclaré vouloir privilégier les augmentations de salaire ou les primes individuelles, mais rien ne dit qu’elles seront vraiment versées à leurs salariés.

En somme, ce qui a manqué cette année à tous ces dirigeants d’entreprises, c’est une bonne frousse. Si les grèves contre la réforme des retraites s’étaient étendues davantage, au point de toucher leurs intérêts, nul doute qu’ils n’auraient même pas eu besoin des conseils d’un Macron pour desserrer les cordons de leur bourse.

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