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Leur société
Mal-logement : un rapport accablant
Pour la vingt-cinquième fois, la fondation Abbé-Pierre publie son rapport annuel sur le mal-logement. Il est chaque fois plus désastreux, car la situation s’aggrave.
Ainsi, 2 113 000 ménages sont en attente d’un logement social, un nombre en augmentation.
De même les expulsions locatives avec recours à la force publique (15 993) sont en hausse. Le nombre de nuitées passées dans des hôtels, au titre d’hébergement d’urgence, atteint 49 773 par nuit et a augmenté de 7 %. Le nombre des coupures de gaz et d’électricité pour impayés a aussi beaucoup augmenté.
à Paris, 500 à 700 enfants se voient refuser chaque nuit un hébergement d’urgence. En Gironde, le 115 refuse jusqu’à 300 demandes d’hébergement chaque jour.
Les autorités locales contribuent parfois au mal-logement. Ainsi la municipalité de Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne, a été condamnée à payer 6,8 millions d’euros pour son refus de construire des logements sociaux. Le maire expliquait en novembre 2018, dans un éditorial, que c’était « le prix à payer pour préserver notre qualité de vie ». La qualité de vie de ceux qui sont mal-logés n’est évidemment pas son souci. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Le gouvernement contribue aussi à l’aggravation de la situation, lui qui vient notamment de diminuer de 3,9 milliards les APL, les aides personnalisées au logement. L’État préfère visiblement ne pas savoir. Ainsi la dernière enquête de l’Insee concernant le mal-logement remonte à 2013. Il n’y a pas de chiffres officiels depuis. Et fin 2019 l’Observatoire de la pauvreté et de l’exclusion sociale a été supprimé.
Sous ce gouvernement comme sous d’autres, le mal-logement perdure et s’aggrave. Comme c’est la loi, dans une société capitaliste où avoir une habitation décente est hors de portée pour beaucoup.