Le Havre : Édouard Philippe prend le large05/02/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/02/2688.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Havre : Édouard Philippe prend le large

Le Premier ministre, Édouard Philippe, a finalement annoncé sa candidature aux élections municipales du Havre, ville dont il a été le maire UMP de 2010 à 2017.

Des sondages lui prédisent, paraît-il, une victoire facile et l’auraient incité à se porter candidat. Macron et le gouvernement s’attendent à une déroute électorale, et un Premier ministre élu haut la main au Havre leur permettrait de faire passer au second plan les nombreuses défaites prévisibles dans d’autres villes.

D’autant que le scrutin pourrait être présenté, au Havre encore plus qu’ailleurs, comme un référendum pour ou contre la politique gouvernementale.

Cette candidature de Philippe peut être vue comme un message envoyé à Macron pour lui signifier qu’il ne sera pas un rival, que son ambition politique est d’être maire du Havre et non président à la place du président. L’histoire politicienne n’étant pas avare d’amis de trente ans se plantant mutuellement des couteaux dans le dos, la précision est utile. Mais l’avenir dira ce que vaut une telle promesse.

L’autre interprétation est évidemment que Philippe se ménage une porte de sortie, au cas où il devrait laisser Matignon. Il ne serait d’ailleurs pas le seul au sein du gouvernement à être inquiet pour l’avenir : ils sont pour le moment onze à briguer un mandat municipal, nouveau ou ancien, qui pourrait être un parachute.

Philippe, lui, a déjà fait savoir qu’en cas de victoire il resterait à Matignon… à moins qu’il ne finisse par changer d’avis, ou que Macron change d’avis pour lui. Ou à moins que le climat de contestation persistant finisse par rendre nécessaire un changement de tête.

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