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Pour la BNP-Paribas : l’argent du Darfour n’a pas d’odeur

l’argent du Darfour n’a pas d’odeur

Jeudi 26 septembre, neuf Soudanais soutenus par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et l’ONG Project Expedite Justice ont déposé plainte contre la banque BNP Paribas pour complicité de crimes contre l’humanité, de génocide et d’actes de torture, commis au Soudan entre 2002 et 2008.

BNP Paribas a en effet financé le régime dictatorial d’Omar el-Bechir, lui permettant de payer et d’armer les milices Djanjawid, dont les exactions ont fait plus de 300 000 morts dans la province du Darfour.

Omar el-Bechir, avant d’être chassé du pouvoir en avril dernier par la révolte populaire, a pu multiplier pendant des années les exactions, et pas seulement au Darfour, avec la complicité des dirigeants impérialistes et de la France en particulier, au point qu’il n’est d’ailleurs même pas certain que la justice française accepte cette plainte et instruise l’affaire. Les dirigeants occidentaux ont fini par laisser tomber el-Bechir, ce qui n’a pas empêché la BNP Paribas de continuer à faire des affaires.

Alors, l’un des plaignants soudanais, Abdalhaleim Hassan, qui a été arrêté et battu à trois reprises par les services de renseignements soudanais après que plusieurs membres de sa famille ont été tués lors de l’attaque de son village au Darfour en 2003, a raison d’affirmer : « Ces exactions n’auraient pas été possibles sans argent. » La responsabilité de la BNP Paribas est en effet mise en cause.

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