General Electric – Belfort : contre les licenciements09/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2671.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Electric – Belfort : contre les licenciements

Le plan de licenciements massif annoncé par General Electric le 27 mai comprend près de 1 000 licenciements à Belfort, dont 792 dans la division Turbine gaz, qui compte 1 800 travailleurs. La direction maintient que le 21 octobre est la date fixée pour lancer son plan.

Depuis début septembre, après les multiples démarches de l’intersyndicale (CGC, Sud et CGT), avec les élus locaux et des parlementaires auprès du gouvernement, pour qu’il oblige GE à réviser ses plans, comme s’il n’était pas complètement complice, les masques sont tombés. Le ministre Le Maire ayant dit qu’il demandait à GE une baisse significative du nombre de licenciements, il y en aura 30 de moins... Ensuite, la direction a répondu au plan alternatif présenté par l’intersyndicale qui voulait des garanties sur la pérennité des sites de Belfort et Bourogne et de la fabrication de turbines à gaz. Le 3 octobre, elle a communiqué qu’elle est disposée à réduire de 150 au maximum le nombre de postes supprimés, mais cela sous réserve de discussions avec les syndicats et « de la signature d’un accord portant sur la réduction des coûts et l’amélioration de la performance ». Cet accord comprendrait notamment la diminution des RTT de 21 à 10 jours, le gel des salaires pendant trois ans, des indemnités diminuées drastiquement, la suppression des navettes transportant les salariés, la diminution du nombre de places en crèche d’entreprise, etc.

La plupart des travailleurs prennent cela comme un chantage écœurant, qui a fait monter d’un cran la colère. L’intersyndicale a réagi en dénonçant cette manœuvre de la direction de GE, aux ordres d’actionnaires qui exigent qu’un maximum de profits leur remonte, sans respecter aucun de leurs engagements, et avec la complicité de tous les gouvernements auxquels ils ont à faire. Une grande manifestation appelée conjointement par les organisations syndicales, tous les élus, les partis politiques, jusqu’aux organisations patronales, est d’ores et déjà prévue le samedi 19 octobre, avec l’objectif qu’elle soit à l’image de celle du 22 juin, qui avait rassemblé 8 000 participants.

Lundi 7 octobre, 700 travailleurs de Turbine gaz qui venaient principalement des ateliers ont été réunis en assemblée d’information par l’intersyndicale, dans l’usine de Belfort. Les deux syndicats CGC et Sud ont annoncé qu’ils déposaient plainte contre l’État qui n’a pas fait respecter tous les engagements de GE lors du rachat d’Alstom énergie, dont ce plan de licenciements serait la conséquence. Mais la plupart des salariés n’en attendent rien avant la date fatidique du 21 octobre.

Depuis la rentrée, à Turbine gaz, de plus en plus de travailleurs pensent qu’il faut se mobiliser dans l’usine, se faire entendre, créer un rapport de force. À l’issue de l’assemblée, c’est cette volonté qui s’exprimait. Mardi matin 8 octobre, il était décidé la grève dans les ateliers de Belfort. Tous ceux qui arrivaient se sont retrouvés à 300, rejoints par des petits groupes des bureaux venant aux nouvelles, pour occuper un atelier et bloquer le départ d’une grosse turbine. À Bourogne aussi, la grève s’est répandue. « On n’a pas le choix, il faut s’y mettre, si on ne veut pas se faire laminer. »

Des piquets de grève se sont installés et, au matin du 9 octobre, les deux sites de Turbine gaz étaient bloqués avant la tenue d’une assemblée générale, qui a décidé la poursuite de la grève.

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