Leur société

Marseille : stop aux expulsions de lycéens sans papiers !

Plusieurs centaines de personnes, enseignants, militants du Réseau éducation sans frontières (RESF) et des associations d’aide aux migrants, se sont rassemblées le 7 octobre devant la préfecture des Bouches-du-Rhône pour dénoncer la deuxième expulsion d’un lycéen depuis la rentrée.

Comme Montassar, qui avait été arrêté le 1er septembre et expulsé trois semaines plus tard vers la Tunisie, son pays d’origine, Aboubacar était scolarisé au lycée professionnel Brochier. Originaire de Guinée Conakry, il y suivait un CAP de maroquinerie depuis la rentrée. Majeur, il a été interpellé dans les locaux de la préfecture, où il s’était rendu dans le cadre de la procédure dite de Dublin.

Il devait être expulsé vers l’Italie, premier pays de l’Union européenne où il avait mis les pieds, en vertu de cette réglementation arbitraire.

La vive émotion provoquée par cette arrestation a entraîné des rassemblements informels dans l’établissement, enseignants comme lycéens étant préoccupés d’arrêter cet engrenage. Jeudi 3 octobre, la proviseure a cru bon de manifester son autorité en exigeant d’un enseignant qu’il quitte sans délai le lycée pour n’y revenir qu’après la Toussaint, l’accusant de « troubles à l’ordre public » ! Dès le lendemain, enseignants et élèves se sont retrouvés dans la cour, signifiant ainsi à l’administration que le trouble à l’ordre public vient d’abord de ceux qui arrêtent et expulsent des jeunes migrants scolarisés !

La veille de son expulsion, une vingtaine de lycéens, de professeurs et de militants de RESF sont venus apporter un peu de réconfort à Aboubacar, ainsi que des dessins et lettres de ses amis. Après négociation avec le personnel du Centre de rétention administrative (CRA), trois d’entre eux ont pu y rentrer et le rencontrer, ce qui a permis aux autres de lui téléphoner.

Au rassemblement du 7 octobre, s’est exprimée la colère de tous ceux qui refusent, selon les mots d’une enseignante, de « voir des jeunes partir comme ça, de cette manière brutale et inhumaine ».

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