G7 : festival international du mensonge21/08/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/08/2664.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

G7 : festival international du mensonge

Le programme officiel de la réunion du G7, à Biarritz du 24 au 26 août, est la lutte contre les inégalités. Les auteurs, c’est-à-dire les services de communication de l’Élysée, précisent même la liste des inégalités les plus criantes, selon eux : entre les hommes et les femmes, devant l’accès aux soins et à l’éducation, devant le risque écologique et les menaces de guerre, et enfin devant les dérives de l’économie numérique et de l’intelligence artificielle. Rien que ça !

Ainsi ces gens, les chefs des États les plus puissants du monde, qui organisent chez eux la guerre sociale contre les travailleurs, parlent de lutter contre l’inégalité. Leurs avions bombardent et rasent des régions entières, de l’Irak à la Libye, et ils parlent de paix. Leurs industriels polluent les terres et les océans, et ils parlent d’écologie. Leurs géants du numérique et leurs polices espionnent le moindre de nos gestes, et ils parlent d’éthique. Leur monde est fondé sur l’exploitation du travail, et ils parlent de justice.

Le G7 réunit les pays qui représentaient, lors de sa création en 1974, 70 % de la richesse mondiale : les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Japon, l’Italie et le Canada. Ces sept-là, les pays impérialistes, patries des trusts géants et des banques internationales qui exploitent la planète, ont des intérêts communs face au reste du monde. Les dirigeants des sept se sont donc revus annuellement depuis, intégrant un temps la Russie après l’explosion de l’URSS et conviant désormais un représentant de l’Union européenne.

Leur intérêt commun consiste en la pérennité, la continuité et, si possible, la stabilité de leur ordre social. Mais ils sont évidemment confrontés d’une part à la concurrence de leurs groupes capitalistes entre eux, chacun aidé par son État, et d’autre part à la stagnation, voire à la récession de l’économie mondiale, qui exacerbe encore la lutte de tous contre tous. Dans ces conditions, le G7 est une réunion de brigands où chacun défend sa part de butin. Les rodomontades de Trump et ses menaces de guerre commerciale, par exemple, sont peu appréciées des six autres, qui y voient une entrave aux affaires de leurs propres capitalistes.

Bien loin de la lutte contre les inégalités, les véritables discussions entre représentants des puissants de ce monde, s’il y en a, auront lieu loin des oreilles du public. Il n’en sortira, comme à l’accoutumée, que des aménagements temporaires entre barons voleurs, dont les conséquences inévitables seront de creuser encore les inégalités. Ces gens sont bien incapables, quand bien même ils le voudraient, d’organiser leur propre économie et de protéger l’humanité des crises engendrées par la course au profit. Les quatre décennies de G7 annuel et leur absence complète de résultats sont là pour le prouver.

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