Macron et la biodiversité : montagne d’or et souris verte08/05/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/05/P8_extinction_especes_Lupo_OK.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Macron et la biodiversité : montagne d’or et souris verte

L’annonce des menaces pesant sur la biodiversité, l’inquiétude qu’elles suscitent légitimement dans l’opinion et, surtout, le bombardement médiatique à ce propos ont suscité une opération d’autopromotion présidentielle.

Illustration - montagne d’or et souris verte

Après avoir conversé avec les savants, Macron a donc affirmé qu’il partageait leurs craintes. Avec quelques phrases aussi vides que vertes, le président a prétendu annoncer des mesures décisives, parlé de mobilisation nationale et de conseil de défense écologique. En fait, il s’est borné à reprendre les promesses ridiculement insuffisantes déjà connues depuis des mois : l’interdiction du glyphosate d’ici trois ans et l’obligation d’utiliser du plastique entièrement recyclable d’ici 2025.

Pour le reste, il a fallu se contenter de vagues déclarations, sans calendrier ni précision d’aucune sorte, sur le gaspillage alimentaire et les aires marines protégées. Macron a évidemment été plus vague encore quant aux mesures évidentes qui pourraient être prises immédiatement par un gouvernement, si elles ne mettaient pas en cause les intérêts directs des capitalistes.

Ainsi, il a simplement dit que le projet dit de la Montagne d’or n’était pas compatible en l’état avec la protection de la biodiversité. C’est le moins qu’on puisse dire, puisqu’il s’agirait d’éventrer la forêt guyanaise au bulldozer pour en tirer pépites inutiles et profits scandaleux. L’État a soutenu ce projet nuisible depuis des années. Macron fait mine de reculer aujourd’hui, à quelques jours d’un scrutin pour lequel il endosse sa casaque verte. Ses scrupules sur la biodiversité de la forêt guyanaise passeront-ils la nuit du 26 mai ?

Pour finir, Macron a parlé du bout des lèvres de revoir les aides fiscales et budgétaires, laissant les naïfs et les courtisans entendre que l’État pourrait demander des comptes aux industriels pollueurs avant de les subventionner. Avant que cela arrive, les poules en batterie, nourries à la farine de poisson et aux antibiotiques, auront des dents.

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