La Poste – Saint-Étienne : les facteurs ne veulent pas passer leur vie au travail08/05/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/05/2649.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Saint-Étienne : les facteurs ne veulent pas passer leur vie au travail

Jeudi 2 mai, 80 % des facteurs des trois bureaux de Saint-Étienne et alentour étaient en grève pour dénoncer un profond bouleversement de l’organisation du travail. La direction veut imposer un seul type de tâche : soit la préparation du courrier, soit sa distribution.

Jusque-là, les facteurs réalisaient les deux tâches dans la même journée : d’abord le tri du courrier, ensuite sa distribution. Par ailleurs, deux des trois bureaux se verraient imposer la pause méridienne, un temps de repas non payé qui rallonge la journée de travail. Cette méridienne existe déjà depuis trois ans pour le troisième bureau et a fortement dégradé les conditions de travail.

En spécialisant le travail, l’objectif de la direction est de supprimer des tournées (12 sur 48 sur une partie de Saint-Étienne) et donc des postes. Ceci se traduira par une charge de travail accrue. L’argument de la direction pour imposer cette réorganisation est la baisse du volume de courrier. Mais, même si elle est réelle, le nombre de tournées de facteur supprimées depuis des années a été bien plus important en proportion. La charge de travail ne fait que s’accroître, ce que les facteurs résument en disant que les sacoches sont de plus en plus lourdes.

Les facteurs savent que la spécialisation des tâches va rendre le travail plus répétitif et plus dur physiquement, alors que beaucoup d’entre eux ont déjà des troubles musculo-squelettiques. La réorganisation imposerait aussi de travailler les après-midis pour ceux de la distribution, y compris le samedi. Autrement dit, il faudrait passer sa vie au travail.

Les facteurs ne le veulent pas et, jeudi 2 mai, ils se sont rassemblés à plus d’une soixantaine. Cette première journée réussie en appelle d’autres. D’autant qu’il n’y a pas qu’à Saint-Étienne que la direction est à l’offensive : au bureau voisin du Chambon-Feugerolles ou encore à Lyon, la même spécialisation du travail est en passe d’être appliquée.

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