Hôpital Pitié-Salpêtrière : les mensonges de Castaner08/05/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/05/P6_Mensonges_Castner_Ocelot_OK.jpg.420x236_q85_box-0%2C162%2C489%2C438_crop_detail.jpg

Leur société

Hôpital Pitié-Salpêtrière : les mensonges de Castaner

Le jour de la manifestation du mercredi 1er mai, une trentaine de personnes poursuivies par la police ont pénétré dans l’enceinte de l’hôpital de la Salpêtrière. Cherchant à se protéger des coups de matraque et des gaz lacrymogènes, elles se sont retrouvées sans le savoir au niveau du service de réanimation.

Illustration - les mensonges de Castaner

Ne pouvant pas entrer, à juste titre, dans ce service à risque, les 32 manifestants coincés là ont été arrêtés puis placés en garde à vue. Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur Castaner, qui s’était rendu sur les lieux pour rendre visite à un policier blessé, en a profité pour parler d’intrusion violente dans le service de réanimation et pour déclarer que l’hôpital était l’objet d’une attaque. Au passage il faut souligner que, pour sa venue, l’ordre avait été donné aux forces policières de retirer les banderoles des grévistes des Urgences. La préoccupation du ministre pour l’hôpital ne va pas jusqu’à considérer que les travailleurs ont le droit de dénoncer leurs conditions de travail épouvantables dans cet autre service à risque.

Heureusement, des témoignages se sont fait entendre rapidement pour démentir le mensonge grossier du ministre de l’Intérieur. Samedi 4 mai, les 32 personnes placées en garde à vue puis libérées se sont réunies en un collectif. Elles ont tenu une conférence de presse dans laquelle elles rectifiaient les faits. L’une d’elles y rapportait : « Nous nous sommes fait charger des deux côtés et la seule issue était l’entrée de l’hôpital, tant nous avions peur de nous faire frapper par les forces de l’ordre… Nous ne savions pas que c’était un service de réanimation, à aucun moment nous n’avions l’intention d’attaquer l’hôpital. »

Ces personnes ont aussi dénoncé la brutalité des policiers qui les aspergeaient de gaz lacrymogène et les pressions subies en garde à vue : « Il y a eu des fouilles abusives. Nous sommes restés entre 28 et 30 heures en garde à vue, et ce qui en ressort c’est une pression morale violente. Nous n’avons pas pu manger de repas avant le lendemain. »

Puis elles ont remercié pour l’aide trouvée sur place auprès du personnel soignant et les nombreux témoignages contredisant les mensonges de Castaner. Elles ont également salué la réaction rapide de la CGT de l’hôpital, qui a aussi démenti publiquement dans les médias les propos mensongers du ministre.

En parallèle à cette conférence de presse, un cortège rassemblant plusieurs milliers de travailleurs et aussi de gilets jaunes manifestait leur soutien aux hospitaliers dans le cadre du XXVe samedi, en faisant le tour d’hôpitaux touchés par le mouvement de grève aux Urgences.

Le gouvernement n’arrive pas à étouffer le mécontentement qui s’exprime depuis plusieurs mois. Il a choisi de répondre en envoyant la police frapper et arrêter des manifestants. Il mène la guerre aux gilets jaunes, aux travailleurs, taxant ceux qui relèvent la tête de partisans de la violence. Visiblement, il ne réussira pas à faire taire ceux qui n’acceptent ni la violence policière et gouvernementale ni les sacrifices imposés.

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