Université PSL-BNP : la nouvelle licence sent le gaz13/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/2641.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Université PSL-BNP : la nouvelle licence sent le gaz

Le réseau d’universités Paris sciences et lettres (PSL) a récemment programmé un cursus de formation aux métiers du développement durable.

Le réseau regroupe des facultés et grandes écoles telles que l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, Paris-Dauphine ou l’Institut Curie. Il a fait affaire, pour sponsoriser cette licence « Impact positif », avec la BNP Paribas, unique mécène apportant 8 millions d’euros sur cinq ans.

Le groupe bancaire se défend de chercher à recruter ainsi ses futurs cadres, pratique pourtant courante pour les entreprises mécènes de grandes écoles, et prétend répondre « à la demande actuelle de toutes les entreprises de bénéficier de profils mieux formés à ces problématiques essentielles ». Les capitalistes n’ont pas manqué de remarquer que, sous couvert d’économie verte et de développement prétendument durable, il y a du profit à faire. Les banques, comme les autres, ont senti le vent.

On comprend l’indignation des représentants d’enseignants, de salariés et d’étudiants à l’annonce de ce partenariat, alors que, selon eux, la BNP Paribas « comptabilise près de 4 milliards d’euros de prêts et d’émissions d’actions et d’obligations pour le compte des développeurs de charbon » et investit dans des projets de construction de pipelines pétroliers et gaziers au Canada ainsi qu’entre la Turquie et l’Europe. Sous de tels auspices, la fameuse licence écologique sentira le gaz, le CO2 et surtout le fric !

Selon l’ONG Oxfam, la BNP, la Société générale et le Crédit agricole ont été les principaux pourvoyeurs de fonds des énergies fossiles, qui sont la première source de gaz à effet de serre au niveau mondial. Ces groupes ont en effet investi sur les trois dernières années 10 milliards d’euros dans le très polluant secteur du charbon.

En consacrer une toute petite partie à se construire une image un peu plus propre n’est donc qu’une stratégie publicitaire bien normale, un blanchiment en quelque sorte.

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