Dans les entreprises

SNCF – Paris rive gauche : un licenciement scandaleux !

Mardi 12 mars, c’est à plus d’une centaine que des cheminots se sont rassemblés non loin du ministère de l’Intérieur pour protester contre le licenciement pur et simple de leur collègue Fouad.

un licenciement scandaleux !

Conducteur de manœuvre à Ivry-sur-Seine, depuis quelques années, Fouad avait entamé une formation pour devenir conducteur de ligne, habilité à transporter des voyageurs. Le 4 décembre dernier, convié pour ce qui semblait être un banal entretien, il s’est vu brutalement retirer son badge professionnel et a été suspendu de toutes ses fonctions, sans aucun motif. Parallèlement, des cadres faisaient circuler les rumeurs les plus folles contre Fouad, sans bien sûr en apporter la moindre preuve.

Le 21 décembre, convoqué pour un entretien préalable avant licenciement, Fouad apprenait qu’il était sous le coup d’un avis d’incompatibilité, émis par le ministère de l’Intérieur. Comble de la provocation, la direction était incapable de présenter, à Fouad et à la centaine de ses collègues venus l’accompagner, le moindre document pour étayer ses dires.

La SNCF prétend s’appuyer sur la loi Savary dite de « sécurité dans les transports », votée pendant l’état d’urgence par le Parti socialiste en 2016 dans le contexte des attentats de 2015. Cette loi, qui permet un criblage des employés des transports, justifiée par les gouvernements Hollande et Macron pour paraît-il défendre les libertés fondamentales, est maintenant utilisée pour bafouer les droits les plus élémentaires d’un travailleur, à commencer par celui de vivre de son travail.

En réalité, la loi prévoit que le salarié dont l’emploi ou le nouvel emploi est incompatible avec le résultat de l’enquête soit reclassé ou repositionné sur un emploi compatible, et il est même prévu un délai de recours. Mais la SNCF semble bien trop heureuse de profiter de l’occasion pour tenter de créer une jurisprudence qui l’autoriserait à contourner tous les droits relatifs au statut cheminot et à ce qu’il reste du Code du travail. En licenciant Fouad sur-le-champ et sans le moindre début de motif juridique, elle veut s’en prendre à l’ensemble des travailleurs du rail. C’est dans la droite ligne de la guerre qu’elle mène quotidiennement contre ses salariés.

C’est bien ce qu’ont compris les cheminots qui, le 17 janvier dernier, s’étaient déjà rassemblés nombreux devant la direction régionale SNCF en gare de Paris-Montparnasse, pour dire leur mépris d’une telle politique. Les cheminots ne doivent pas subir l’arbitraire du PDG Pepy ou les coups de menton de Castaner. Le combat continue, Fouad doit être réintégré !

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