Leur société

Mélenchon-Macron : faux débat sur l’Europe

À la tribune de Macron vantant la protection donnée par l’Union européenne (UE), Mélenchon répond par la sienne, au tirage plus modeste mais au titre plus détonnant « Sortez des traités, stupides ! » Il y accuse l’UE, et plus précisément les traités qui la constituent, d’être à l’origine de tous les maux.

Mais les attaques contre les travailleurs, les emplois, les salaires, les services publics ne concernent pas seulement les pays de l’UE. Les autres pays capitalistes développés, les États-Unis en premier lieu, pour ne pas parler des pays dits émergents, les connaissent tout autant. Ces attaques ont lieu sous toutes les latitudes et tous les gouvernements. Elles ne dépendent d’aucun traité qu’on pourrait signer ou déchirer, mais du rapport des forces entre travailleurs et capitalistes.

Macron nie ces attaques ou les justifie au nom des intérêts supérieurs de l’économie, c’est-à-dire des profits patronaux. Mélenchon souligne certes les attaques et prétend les combattre, car il ne s’adresse pas au même électorat. Mais en désignant les traités comme source unique du mal, il dédouane les capitalistes français et trompe les travailleurs. De plus, dans sa course avec Le Pen pour devenir l’opposant numéro 1, il se place comme elle sur le terrain du nationalisme, du protectionnisme, de tout ce qui concourt à diviser les travailleurs et à les ranger, bon gré mal gré, derrière leurs patrons. Être pour ou contre les traités qui constituent l’Union européenne est une question qui ne peut concerner que ceux pour qui ils ont été signés et pour qui ils seront peut-être un jour abrogés : les capitalistes. Macron comme Mélenchon veulent enfermer les travailleurs dans ce faux débat car leur métier, en définitive, consiste à cacher la réa- lité de la lutte de classe.

L’intérêt des travailleurs, au contraire, est de distinguer dans chaque événement leurs intérêts de classe et de combattre sur ce seul terrain.

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