Chantiers de l’Atlantique : une activité temporaire de 14 ans !21/11/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/11/2625.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers de l’Atlantique : une activité temporaire de 14 ans !

Un intérimaire du chantier naval de Saint-Nazaire vient d’obtenir la condamnation d’un important sous-traitant permanent du site, pour avoir dû cumuler 157 contrats de mission pour accroissement temporaire d’activité entre le 6 janvier 2003 et le 7 juillet… 2017 !

Ce travailleur a obtenu des indemnités et des dommages et intérêts au titre de la requalification de son contrat en CDI, pour son licenciement sans cause réelle et sérieuse, et pour le paiement de son préavis de licenciement. Il a aussi obtenu des dommages et intérêts pour délit de marchandage, c’est-à-dire pour avoir été employé par cette entreprise durant toute cette période sans bénéficier des mêmes droits qu’un salarié permanent. Au total, c’est un peu plus de 30 000 euros que l’entreprise Maeser, spécialisée dans l’installation des cabines à bord des paquebots, va devoir lui verser pour l’avoir employé frauduleusement durant toutes ces années comme cariste, manutentionnaire, chef d’équipe et chef de chantier.

Cette condamnation, relayée par la presse, a été connue par les travailleurs du site. Une condamnation rare mais qui illustre pourtant la réalité du type de contrats que doivent fréquemment cumuler bon nombre de travailleurs précaires du site pour réussir à travailler tous les jours. Des contrats illégaux et condamnables, mais que les patrons des chantiers et de la sous-traitance arrivent à imposer car ils ont la mainmise sur une bonne partie des emplois industriels de la région... et la rancune tenace.

Anticipant la casse officielle du Code du travail, le patronat des chantiers navals sape depuis des années tout ce qui se rapporte aux CDI, aux contrats permanents et aux accords de branche et d’entreprise, plus favorables que le minimum légal.

Résultat : aujourd’hui, alors que la production tourne à plein, aux 950 ouvriers en CDI des Chantiers de l’Atlantique s’ajoutent non seulement 460 intérimaires directs mais aussi près de 8 000 travailleurs dont la majorité sont employés avec toutes sortes de contrats précaires dont, pour une large part, des contrats de travailleurs détachés.

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