ArianeGroup : pour faire décoller les profits, couler les emplois21/11/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/11/2625.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArianeGroup : pour faire décoller les profits, couler les emplois

ArianeGroup conçoit et fabrique la fusée Ariane et le missile lanceur de têtes nucléaires M51. L’entreprise actuelle appartient depuis 2016 à 50 % à deux groupes du Cac 40, Safran et Airbus. Elle compte 8 400 embauchés, dont 1 000 en Allemagne, plus des centaines de prestataires.

La direction vient d’an­noncer 2 300 suppressions d’emplois d’ici à la fin de 2022, et ce sans plan de licenciements, puisqu’elle prétend ne pas dépenser un seul euro. Elle compte sur 1 300 départs en retraite non remplacés, et 1 000 travailleurs supplémentaires « à faire partir ».

C’est insensé : la surcharge de travail quasi générale nécessiterait au contraire de créer des emplois. Les lancements d’Ariane 5 se poursuivent, alors que la conception de la nouvelle fusée Ariane 6 bat son plein. Il n’est pas rare que l’absence de tel technicien ou tel ingénieur soit due à un burn-out. Cette intensification du travail a permis de verser aux actionnaires plus de 100 millions d’euros de dividendes en 2016-2017.

Le patron d’Airbus, Tom Enders, vante dans les médias la possibilité de voyages spatiaux habités européens, ce qui exigerait des années d’études... et du personnel pour les mener. En réalité, la direction vise à maximiser les bénéfices immédiats en multipliant les vols commerciaux pour lancer des satellites avec les fusées existantes. Depuis des mois, elle pointe des baisses de charge de travail à venir. Cela lui permet de pousser sans vergogne les syndicats à faire du lobbying pour obtenir des commandes des États européens. ArianeGroup et les capitalistes qui sont derrière, bien que déjà largement abreuvés de commandes publiques, civiles et bien sûr militaires, en veulent toujours plus.

Ces patrons qui promettent la lune ont, comme les autres, les yeux rivés sur la croissance de leurs richesses bien terrestres, aux dépens des travailleurs. Pour défendre nos emplois et nos salaires, nous ne pouvons que nous opposer à eux et compter sur nos luttes.

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