Chauss’expo : les actionnaires doivent payer03/10/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/10/p.13_Chaussepo2018_09_19_greve.jpg.420x236_q85_box-55%2C0%2C745%2C388_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chauss’expo : les actionnaires doivent payer

Mercredi 19 septembre, une cinquantaine de salariés du groupe Desmazières, qui contrôle les magasins et entrepôts Chauss’expo, se sont rassemblés au siège de l’entreprise à Lesquin, à côté de Lille, à l’appel des syndicats. Des salariés avaient aussi organisé des actions dans vingt magasins, avec grève et distribution de tracts.

Illustration - les actionnaires doivent payer

Alors que l’entreprise est en redressement judiciaire, l’administrateur a annoncé 116 suppressions d’emplois sur 1 040 au total, la fermeture de 35 magasins sur 223 et la vente du site de Lesquin, qui regroupe 140 travailleurs (entrepôt et administration).

Chauss’expo, propriété de la famille Desmazières, dit enregistrer des pertes depuis plusieurs années, ce qui expliquerait la mise en redressement judiciaire depuis janvier. C’est peut-être vrai ; les clients de Chauss’expo sont des familles populaires dont le pouvoir d’achat ne cesse de diminuer. Mais, en tout état de cause, la famille Desmazières a accumulé des profits pendant des années sur le dos des travailleurs. Cette famille bourgeoisie du Nord est dans les affaires depuis plus d’un siècle et, en 2014 encore (les derniers chiffres publiés), l’entreprise avait réalisé 2,7 millions de bénéfices. Elle avait alors touché 1,3 million de CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) : les deux ans qui ont suivi, en 2015 et 2016, près de 40 emplois avaient déjà été supprimés en France, avec la fermeture de plusieurs magasins. On voit très bien quel avantage compétitif direct les actionnaires ont obtenu grâce à l’argent public. Quant à l’emploi, on ne voit pas.

Les travailleurs de Chauss’expo se sont mobilisés pour montrer qu’ils ne sont pas prêts à tout accepter. Depuis la grève, l’ambiance s’est modifiée à l’entrepôt : les travailleurs prennent le temps de discuter entre eux de leur situation, qu’il y ait du travail à faire ou pas. Le lendemain de la grève, ils ont été encore une vingtaine à débrayer pour accueillir un journaliste qui venait faire une interview devant l’entrepôt.

Que l’entreprise soit en difficulté ou pas, ce n’est pas aux travailleurs de payer les pots cassés, ils n’en sont pas responsables. C’est à la famille Desmazières de payer pour que personne ne se retrouve sur le carreau.

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