Lycée Paul-Éluard – Saint-Denis : les parents se mobilisent03/10/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/10/p.11_Paul_Eluard-1oct2018.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Paul-Éluard – Saint-Denis : les parents se mobilisent

Depuis le début de l’année, le lycée Paul-Éluard de Saint-Denis est le théâtre d’intrusions à répétition de jeunes de cités rivales qui viennent y régler leurs comptes.

Illustration - les parents se mobilisent

Les enseignants et les surveillants du lycée ont exercé leur droit de retrait à deux reprises. Les clôtures ont été rehaussées et un assistant de prévention-sécurité recruté. Mais mardi 26 septembre deux jeunes se sont de nouveau introduits dans le lycée et ont frappé violemment un élève sur le plateau sportif. Le vendredi suivant, une pierre jetée à travers la vitre d’une classe a blessé deux élèves. Du coup, ce sont cette fois les parents qui ont pris l’initiative d’appeler à une journée « lycée désert » lundi 1er octobre. Des enseignants se sont joints à leur appel en faisant grève.

Une quarantaine de parents et des professeurs se sont donc retrouvés entre 7 h 30 et 9 heures devant l’établissement pour appeler les élèves à ne pas aller en cours. Cet appel a été entendu par plus de 60 % des lycéens. Bien conscients d’être en danger, ces derniers témoignent de leur crainte.

Les parents se sont donné rendez-vous le soir même devant les grilles pour protester contre l’abandon de l’État. Ce sont surtout les mamans qui se sont exprimées. Elles ont dénoncé le manque de moyens en banlieue en matière d’éducation, la situation des jeunes exclus du système scolaire, qui peinent à retrouver un établissement. L’une d’elles, évoquant un jeune tué près de la cité Joliot-Curie il y a deux semaines, expliquait que celui-ci, exclu d’un collège, était resté un an sans école. Une autre rappelait que la violence commence quand, dans une école, l’enseignant n’est pas remplacé, donnant l’exemple du lycée Suger, à côté, où pendant un trimestre l’an dernier les élèves n’ont pas eu de cours de français. Une autre s’est indignée de l’absence de travail et d’avenir pour la jeunesse, criant : « Donnez-leur du travail ! »

Les parents, contents de s’être organisés, comptent rester mobilisés. Ils appellent à rejoindre la marche qui aura lieu à Saint-Denis dimanche 7 octobre à l’appel du collectif « Nos enfants d’abord ».

Partager