Protectionnisme : guerre entre capitalistes14/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2589.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Protectionnisme : guerre entre capitalistes

Le 8 mars, Trump a signé un décret imposant une augmentation de 25 % des droits de douane sur l’acier importé par les États-Unis, et de 10 % pour ceux sur l’aluminium. Avec ces mesures protectionnistes, Trump enclenche un engrenage dangereux.

Pour se justifier, le président américain utilise le langage guerrier : « L’industrie américaine de l’acier et de l’aluminium a été dévastée par des pratiques commerciales agressives. C’est une véritable agression contre notre pays. » Ce sont pourtant les patrons de la sidérurgie qui ont fermé les hauts-fourneaux et transformé en déserts industriels certaines anciennes capitales de l’acier, comme la ville de Pittsburg, pour des raisons de rentabilité, préférant que les États-Unis importent un tiers de l’acier qu’ils utilisent.

La mesure prise par Trump, qui doit entrer en vigueur dans deux semaines, aura un impact limité sur les importations d’acier. Le Canada, premier fournisseur des États-Unis, en est exempté tant que dure l’Alena, l’Accord de libre-échange nord-américain. Le Brésil, deuxième fournisseur, pourrait négocier une exemption. Mais cela contribuera à intensifier la guerre commerciale permanente entre les trusts, et donc les États à leur service. L’Union européenne a répondu par des menaces de rétorsion, avec par exemple une augmentation des droits de douane sur le bourbon, le jus d’orange, le beurre de cacahuète. L’Organisation mondiale du commerce peut bien pleurer contre les mesures protectionnistes, le ministre français de l’Économie, Le Maire, exprimer ses regrets, tous savent que, dans le cadre de l’économie capitaliste, tout va se régler au rapport de force.

Il reste que, si une guerre commerciale s’enclenche, à coups de taxes imposées et de mesures de rétorsion, une des premières conséquences sera une augmentation des prix que les populations paieront. Loin de permettre de sortir de la crise économique, cela pourra conduire à son aggravation. Là aussi, ce sont les populations qui le paieront.

Partager