L’affaire de la chemise en appel14/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2589.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

L’affaire de la chemise en appel

Le procès en appel de l’affaire dite « de la chemise » d’Air France a débuté le 12 mars. Il doit durer jusqu’au 21 de ce mois.

Douze travailleurs de la compagnie comparaissent à cette occasion devant le tribunal de Paris. Cinq d’entre eux, déjà licenciés, sont jugés pour violences, tandis que sept autres, déjà condamnés à des amendes, repassent en jugement pour dégradations devant le siège de la compagnie, ce fameux 5 octobre 2015. Ce jour-là, lors d’un comité central d’entreprise, la direction d’Air France avait annoncé des restructurations : en fait, des milliers de suppressions de postes, dont de nombreux licenciements. Mais cela, aux yeux de la justice, n’est pas de la violence mais le droit sacré qu’a le patronat de jeter à la rue ceux dont il n’a plus besoin.

Face à ce patronat et à la justice, des syndicalistes de la CGT, de FO et des porte-parole d’organisations politiques, dont notre camarade Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière, étaient venus affirmer leur solidarité avec les travailleurs d’Air France, lors de l’ouverture du procès, lundi 12 mars.

Et comment ne pas être scandalisé de voir avec quel cynisme Air France déclare, par voie de presse, « regretter que ce procès se poursuive, imposant à toutes les victimes de se replonger dans ces événements, qui ont été choquants pour tous ».

Bien sûr, Air France préférerait faire oublier cet épisode. Et d’abord parce qu’il a montré à tout le pays, à commencer par le reste du monde du travail, qu’on pouvait, qu’on devait ne pas accepter de se faire mettre à la porte sans réagir. Car que croyait donc la direction ? Que les travailleurs allaient accepter l’augmentation du temps de travail, la poursuite du blocage des salaires, et finalement de se laisser jeter dehors sans rien dire, sans laisser éclater leur colère ?

Pour la direction d’Air France, il n’est pas question que des salariés rendent les coups qu’elle leur porte, sinon la répression doit être à la hauteur de la résistance. Et elle ne s’en prive pas, comme le montre le cas de ces douze travailleurs en procès.

Au travers d’exemples comme celui-ci, le patronat, à Air France comme ailleurs, cherche à intimider. Il voudrait désarmer ainsi par avance ceux à qui il mène une guerre de classe : une guerre où ce qui est en jeu n’est pas la chemise d’un haut cadre, mais la peau de millions de travailleurs.

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