Impôts : les baisses cachent des hausses19/07/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/07/p3_Avis_de_tempete_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C192%2C2048%2C1344_crop_detail.jpg

Leur société

Impôts : les baisses cachent des hausses

Le 17 juillet, lors de la conférence nationale des territoires, Macron a annoncé sa volonté de mettre en œuvre une véritable politique d’austérité dont les perdants seront les classes populaires.

Illustration - les baisses cachent des hausses

Son gouvernement va imposer 13 milliards d’économies de fonctionnement sur cinq ans aux collectivités locales. Leurs élus seront donc chargés de supprimer des emplois et de détruire ou de diminuer des services à la population. Cela ne peut qu’engendrer des situations dramatiques, surtout dans les collectivités les plus pauvres, quand on sait qu’il manque déjà de crèches, de personnel dans les écoles, dans les services, de moyens pour financer les centres de loisirs, pour financer le RSA, etc.

Macron cherche à faire avaler la pilule à ces élus en promettant de leur laisser la possibilité d’augmenter les impôts locaux pour se financer. Mais il sait qu’il trouvera l’oreille complaisante de tout un public bourgeois qui parle de coût des dépenses publiques quand il s’agit de services utiles à la population mais de soutien à l’économie ou à l’emploi quand il s’agit de subventions au patronat ou de commandes publiques, dont celui-ci est friand. Et bien entendu, personne n’évoque la possibilité d’en finir avec le paiement exorbitant des collectivités à la finance par le biais de leur dette qui s’élève à 145 milliards d’euros.

Macron avance un leurre pour cacher cette attaque contre les classes populaires avec l’exonération en trois ans de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages. Cela permet d’éviter de parler des effets de la politique d’austérité sur les classes populaires, celles qui ont justement le plus besoin de ces services publics. Et surtout, cette exonération si elle a lieu, ne cachera pas longtemps que le manque à gagner pour les communes et les collectivités locales sera quand même payé de toute façon par les classes populaires, via la CSG ou la CRDS, supportées par tous les salariés, les chômeurs, les retraités, comme le suggère déjà le gouvernement.

C’est que, dans cette société, le monde du travail paie toujours tout, absolument tout.

La population laborieuse paye les services publics, souvent utiles pour tous, mais aussi d’autres choses, inutiles voire nuisibles comme l’armée et ses opérations extérieures pour les intérêts d’Areva, Bouygues, Dassault ou Bolloré, la recherche publique ou la conquête spatiale mises au service d’intérêts privés.

Elle paie d’abord par son travail, qui est le seul véritable créateur de richesses, ensuite privatisées par la bourgeoisie. C’est son travail collectif aussi qui fait tout ce qui rend ce monde vivable : la production et la mise à disposition de tout ce qui est nécessaire pour vivre, s’éduquer, se soigner, se distraire. En échange de quoi, le travailleur reçoit un simple salaire, tout juste suffisant pour vivre, et encore, pas pour tous les salariés.

Il n’y a donc aucune raison que le monde du travail soit de nouveau taxé par le biais de l’impôt, pour financer un État tout entier au service de la grande bourgeoisie. Il n’y a aucune raison non plus que le monde du travail subisse les cures d’austérité et perde le peu de services utiles que ses impôts engendrent, alors même que la majorité des dépenses de l’État sert à enrichir encore plus les capitalistes et la bourgeoisie parasite.

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