Tour de France : la machine à cash19/07/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/07/2555.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tour de France : la machine à cash

Derrière les clichés journalistiques qui présentent le tour de France comme un spectacle offert à tous gratuitement, il y a une énorme mécanique à faire des sous, beaucoup de sous.

En premier lieu c’est une entreprise privée qui rapporte gros. Pour parcourir 3 500 km en trois semaines, les coureurs s’épuisent dans les cols, risquent de se briser les os à 40 km/h sous une pluie battante, voire à 80 km/h dans une descente, pour grappiller quelques secondes. Pendant ce temps-là, les organisateurs touchent le gros lot sans faire un tour de pédale.

Dans cette grande foire commerciale, la liste des profiteurs est longue. En première ligne, on trouve Amaury Sport Organisation (ASO), l’organisateur de la manifestation. La moitié des recettes, qui dépassent les 100 millions d’euros et ont décuplé en 30 ans, sont tirées des droits de retransmission télévisée, dans 190 pays. S’y ajoute le « sponsoring », dont chacun des « partenaires commerciaux » escompte bien un retour sur investissement. Et, pour 10 % des recettes, le ticket est acquitté par les villes-étapes. Düsseldorf a ainsi dû débourser 5 millions d’euros pour accueillir le « Grand départ ». Un départ à l’étranger (Grande-Bretagne, Pays-Bas, etc.) tient moins à l’amitié entre les peuples qu’à la recherche de marché commercial. Les villes étapes déboursent 70 000 euros pour un départ et 110 000 euros pour une arrivée. Car accueillir une étape amène des recettes aux hôteliers, restaurateurs et autres commerces. Quant aux dépenses, ce sont les habitants qui les règlent !

ASO organise de nombreuses autres courses cyclistes, ainsi que le rallye Dakar, le Tour de France à la voile, le Marathon de Paris, l’Open de France de golf, etc. La rentabilité est supérieure à 20 %. Et les journaux L’Équipe ou Vélo Magazine, qui appartiennent aussi au groupe Amaury, se chargent de faire de la publicité à ces compétitions – en toute indépendance journalistique, bien sûr…

Avec quelque 300 millions d’euros de patrimoine, la famille Amaury était classée 230e fortune française en 2016 par le magazine Challenges. C’est dire que les efforts des cyclistes à l’assaut des cols du Galibier ou de l’Izoard ne sont pas perdus pour tout le monde.

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