Leur société

Violences faites aux femmes : Jacqueline Sauvage fait appel

Après un moment d’abattement, Jacqueline Sauvage, détenue à l’âge de 68 ans pour le meurtre de son mari, a décidé de faire appel de la décision des juges sur son maintien en détention. Elle a déjà fait plus de trois ans de prison, sur les dix années de sa condamnation. Après 47 ans de calvaire, cette femme, battue par son mari qui a violé ses filles, a pris un fusil pour l’abattre. C’était pour elle une question de vie ou de mort.

La mobilisation de son comité de soutien avait contraint Hollande à accorder une grâce partielle : pour ne pas désavouer les juges, il s’était bien gardé d’accorder une grâce totale, ce qui a permis à des juges réactionnaires de maintenir Jacqueline Sauvage en détention au prétexte que « la notion d’interdit n’apparaît pas encore vraiment intégrée par Mme Sauvage. Le sens de la peine lui échappe et elle a été confortée dans cette position par les soutiens dont elle a bénéficié, l’évolution très rapide de sa situation pénale et la médiatisation de son affaire. »

En un mot, cette femme battue aurait mieux fait de se taire et de purger sa peine en silence. La décision des juges a révolté son comité de soutien et de nombreuses personnalités, telle Sophie Marceau qui a déclaré : « Depuis quand la prison est-elle devenue un lieu propice à la réflexion ? Encore une fois, le sort des femmes victimes de violence est non reconnu par la justice ! Dix ans de réflexion en cellule pour arriver à quelle conclusion ? Qu’elle méritait ce que son mari lui infligeait ? Finalement, c’est ce que la sentence de la justice laisse entendre. »

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