Dans les entreprises

Renault Sovab - Batilly (Meurthe-et-Moselle) : Valse des effectifs pour maintenir les profits

À la Sovab, à la rentrée de septembre, la direction annonçait une prévision de production de 160.000 Master pour l'année 2012, très au-dessus des capacités de production de l'usine. Du coup, elle a cherché tous les moyens possibles d'augmenter encore le temps de production, en plus des samedis, par des équipes de week-end et, dans certains secteurs comme la Tôlerie, par la poursuite de la production pendant les pauses.

Depuis dix ans, l'effectif a subi une perte de 600 CDI. En décembre dernier, il était de 2.350 travailleurs en fixe, plus environ 500 ouvriers venant d'autres sites Renault en chômage technique et quasiment autant d'intérimaires. Mais fin 2011 la direction a revu ses prévisions de production à la baisse et les équipes de week-end, à peine créées, ont été supprimées.

Si les prévisions font du yoyo, ce qui est constant est la volonté de la direction de faire travailler au maximum un minimum de salariés et de maintenir son taux de profit sur notre dos. Pour Noël, elle a déjà renvoyé chez eux 280 travailleurs détachés d'autres sites, alors qu'ils ne s'y attendaient pas.

En mars, la direction a annoncé une nouvelle baisse de production. Elle a programmé aussitôt l'arrêt de l'équipe de nuit et la fin des contrats des quelque 400 intérimaires. Certains syndicats ont déclaré « préférer privilégier l'emploi dans la région », autrement dit préférer le renvoi des travailleurs d'autres sites, ce qui n'est pas fait pour renforcer la nécessaire unité des travailleurs pour se défendre. Cela n'a pas empêché la direction d'annoncer un mois plus tard le retour probable des samedis supplémentaires travaillés.

Cette dernière annonce fait discuter dans les ateliers et elle conforte l'idée que le patron mène la guerre aux travailleurs pour maintenir ses profits à leurs dépens.

Tous les travailleurs de la Sovab sont utiles : qu'ils soient CDI, intérimaires, ou détachés d'autres usines Renault. Les seuls en trop, ce sont les actionnaires qui vivent sur leur dos.

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