Les jeunes du quartier de Lille-Sud ont violemment réagi à la suite du meurtre de l'un d'entre eux, Riad Hamlaoui, par un policier, dans la nuit du 15 au 16 avril, au cours d'un contrôle pour une tentative de vol de voiture. Les affrontements se sont étendus ensuite à d'autres quartiers de Lille et des alentours, montrant à quel point la révolte contre l'attitude de la police est partagée.
On comprend facilement ces réactions. Dans les barres d'immeubles insalubres comme ceux de Lille-Sud, où le taux de chômage des jeunes et la misère atteignent des sommets, la vie est insupportable depuis longtemps. Les seules mesures prises sont de fournir quelques animateurs sociaux et une police de proximité, censée être formée aux bons rapports avec les jeunes. On voit ce qu'il en est : selon tous les témoignages, les relations entre policiers et jeunes du quartier étaient très tendues. Du mépris, on est passé aux propos vexatoires, puis à une véritable exécution à bout portant, avec le prétexte habituel selon lequel le policier se serait senti " menacé "... alors que les jeunes qu'il interpellait n'étaient pas armés.