Médecine : le désert commence à l’école06/09/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/09/2562.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Médecine : le désert commence à l’école

Une manifestation a eu lieu jeudi 31 août, devant le tribunal administratif de Montreuil, pour dénoncer le manque de médecins scolaires dans le département de Seine-Saint-Denis. On compte 29 médecins pour 340 000 élèves, soit un pour 12 000 enfants.

Mais la situation est pire dans certains départements : à Mayotte, il y a deux médecins pour 45 000 enfants, alors que l’État préconise un médecin pour 5 000 élèves, et un pour 3 000 dans les zones d’éducation prioritaire.

Et la situation ne peut que s’aggraver. En effet l’État ne parvient pas à recruter, tant le salaire comme les conditions de travail sont peu attractifs. Du coup, de nombreux médecins scolaires restent en poste après l’âge de la retraite, comme celui des Lilas qui a poursuivi sa mission six ans après sa retraite. Le poste aujourd’hui n’est plus pourvu. Autre exemple : un médecin scolaire de 72 ans, qui exerce encore un jour par semaine à Bagnolet, ne compte plus les écoles primaires qu’elle doit visiter, auxquelles s’ajoutent un lycée et deux collèges. Son témoignage est éloquent : « Je suis restée en activité pour éviter que la ville soit désertée. J’aime mon métier. J’aurais laissé tant de cas douloureux si j’étais partie. Si j’arrête tout, des enfants ne seront pas dépistés. On ne saura pas pourquoi ils ont des problèmes d’apprentissage. Ou trop tard. »

Grâce au dévouement de quelques médecins, il existe encore une médecine scolaire dans ces villes, mais ils ne peuvent que parer aux situations les plus urgentes et sont incapables parfois de dépister les troubles de la vue ou les cas de maltraitance, faute de temps.

Le gouvernement Macron hérite bien sûr d’une pénurie de médecins dont il n’est pas seul responsable. Mais, s’il multiplie les effets d’annonce sur la prévention en matière de vaccination, sur la lutte contre le handicap, force est de constater qu’il ne prévoit rien pour remédier à ce problème élémentaire de santé publique.

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