Dans le monde

Climat : Noël au balcon, profits au plafond

Résumant l’année écoulée, les journaux télévisés des fêtes ont souligné qu’elle fut la plus chaude jamais enregistrée, jusqu’aux derniers jours qui ont vu baignades et dégustations de crèmes glacées en terrasse, des calanques de Cassis aux ports des Côtes-d’Armor.

Des anomalies climatiques souvent catastrophiques ayant frappé de nombreuses contrées et de façon de plus en plus visible, les commentateurs concluent finement que nul ne peut plus ignorer le changement climatique. Une prise de conscience serait même perceptible dans une grande partie de la population. C’est bien possible. Mais, pour l’heure, ce n’est pas elle qui décide. Les familles de travailleurs qui habitent des passoires thermiques ne peuvent pas déménager dans des logements bien isolés sur un simple claquement de doigt. Des millions de salariés sont contraints de prendre leur voiture pour aller travailler, l’immense majorité ne peut consommer que les produits de l’industrie agroalimentaire et les vêtements et ustensiles venus du bout du monde. Et tous, aujourd’hui désarmés, voient à la télévision militaires et milliardaires dilapider en une heure de quoi chauffer leur faubourg tout un hiver.

Le réchauffement climatique et son cortège d’anomalies sont certes dus à l’activité humaine, mais l’humanité ne décide pas librement de son activité. Celle-ci est tout entière dictée par la loi du profit, c’est-à-dire par les intérêts aussi étroits qu’impérieux d’une toute petite coterie, les familles actionnaires des grands entreprises mondiales.

Ainsi, prise de conscience ou non, l’année 2022 a vu un record d’extraction et d’utilisation de houille, la recherche et l’exploitation de nouveaux champs pétroliers et gaziers, le lancement de navires gigantesques, le ravage de la vie marine par les navires-usines, la pollution en grand des terres agricoles, l’accumulation sans limite des déchets plastiques et, toujours, l’exploitation féroce des prolétaires. Pire encore, loin de prétendre comme par le passé polluer la planète entière pour les besoins de la population, les capitalistes et leurs représentants se disent aujourd’hui contraints de le faire pour payer la guerre en cours et préparer son extension.

Les possédants répondent au dérèglement climatique par des discours et au dérèglement économique par la course aux armements.

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