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Dans le monde
Armement : profiteurs et investisseurs de la mort
Dans les familles populaires on se demande de plus en plus comment finir le mois ; dans les beaux quartiers, certains se demandent, eux, comment placer leur argent.
Ce souci, une ribambelle de gestionnaires de fortune, d’avocats-conseils et fiscalistes en tout genre l’épargnent à la grande bourgeoisie. Mais, un peu plus bas dans l’échelle sociale, une série de médias spécialisés se chargent d’éclairer la lanterne de ceux qui « veulent que leur argent leur rapporte pendant qu’ils dorment », comme disait Mitterrand, un connaisseur car lui-même ancien avocat d’affaires.
À l’heure des bilans de fin d’année et des conseils de placements financiers pour 2023, ces médias sont unanimes à déceler un « beau temps pour l’armement » (Investir.ch).
Déjà, quatre jours après l’attaque de l’Ukraine par Poutine, le site des Échos notait que « les investisseurs se ruent sur les actions de Dassault Aviation et Thales, boudées il y a peu encore », tant les perspectives ouvertes par le conflit s’annonçaient prometteuses pour le secteur des industriels de la mort. Aujourd’hui, la ruée ne se dément pas et même s’intensifie.
L’hebdomadaire Investir, dans son dernier numéro de l’année, propose un gros dossier sur les « valeurs de la défense (qui) sont sur une nouvelle dynamique ». Dans un article intitulé « Nouvelle ère, nouvelles valorisations » il rassure ses lecteurs en leur expliquant que, si les budgets militaires des États ont augmenté de 3,3 % de 2014 à 2020, ce n’est rien à côté de ce qui vient. Les États ont d’ores et déjà programmé d’accroître leur budget Défense de 30 % en moyenne sur la période 2021-2030 !
En clair : « Visez les actions des industries de la mort, cela rapporte gros ».