ExxonMobil – Port-Jérôme : raffinerie en grève28/09/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/09/2826.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ExxonMobil – Port-Jérôme : raffinerie en grève

Le principal site du groupe pétrolier américain ExxonMobil en France, à Port-Jérôme, près du Havre, est à l’arrêt, ce qui est inédit pour cette plateforme. La grève a démarré le 20 septembre.

Dans la raffinerie de Gravenchon, qui emploie 1 900 salariés – 4 000 à 5 000 en incluant la sous-traitance –, les travailleurs ont pris comme une provocation la proposition de la direction d’augmenter les salaires de 4 %, moins que l’inflation, et d’accorder une prime de 3 000 euros, soit la moitié du plafond évoqué par Macron pour cette prime. Cela alors qu’ExxonMobil a annoncé avoir réalisé au cours du premier semestre 23 milliards de dollars de bénéfices, soit autant que sur toute l’année 2021.

Plusieurs équipes se sont mises en grève, et les taux de grévistes varient de 50 % à 90 %. Si la raffinerie a été progressivement menée à l’arrêt en raison de son statut Seveso, avec des travailleurs réquisitionnés, ceux-ci savent que c’est une première et ils sont bien présents pour décider de leur mouvement. Les équipes se relaient et votent sur la poursuite de la grève. Ainsi, ­samedi 24, 80 grévistes d’une seule équipe ont reconduit l’action.

À Gravenchon, une mobilisation aussi large n’avait pas eu lieu depuis longtemps. Les discussions portent sur la situation générale, les profits et la spéculation des groupes pétroliers, et leur racket de la population. Une perspective serait que les salariés de l’autre raffinerie du département, celle de ­TotalEnergie, près du Havre, soient en grève les 27, 28 et 29 septembre. Il est aussi question de la mobilisation des travailleurs de la raffinerie d’Exxon à ­Fawley, en Grande-Bretagne.

Surtout, les grévistes ont appris à agir ensemble. Vendredi 23 septembre, environ 70 d’entre eux ont pris à partie des directeurs du site, et ont constaté que ceux-ci ne voulaient rien entendre et leur mentaient. Cela alimente la colère et renforce la mobilisation. Lundi 26, 350 salariés ont voté la poursuite du mouvement.

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