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Leur société
Augmentation des prix : de quel bois on se chauffe ?
Le prix des granulés de bois, aussi appelés pellets, qui servent de combustible de chauffage, a doublé en un an. Les chaudières à granulés avaient été présentées comme une alternative écologique au fioul, encouragées par l’État au moyen de dispositifs comme MaPrimeRénov. Mais elles n’échappent pas plus que le reste au marché capitaliste.
Les pellets sont de la sciure de bois agglomérée. Depuis des années, ils sont vantés comme faiblement générateurs de gaz carbonique, et issus de circuits relativement courts puisque la majeure partie des producteurs sont des PME françaises. Leur prix était, il y a encore un an, d’environ 300 euros la tonne, ce qui est à peu près la consommation d’un poêle pendant un hiver. Mais en cette rentrée 2022, le prix est passé à 600 euros la tonne.
Ceux qui avaient fait le choix de remplacer leur vieille chaudière à fioul par un poêle à granulés se retrouvent piégés, dans la même situation scandaleuse que tous ceux qui sont obligés de couper le chauffage l’hiver. S’ajoute à cela qu’il est en ce moment très difficile de trouver des pellets et que des commerçants évoquent un risque de pénurie.
L’explication de cette hausse est en partie le fait que les entreprises productrices répercutent leurs coûts énergétiques sur les produits. Mais cela ne suffit pas à expliquer le doublement du prix, d’autant que l’État a mis en place un « plan de résilience » d’aide aux entreprises.
Les gouvernements ont eu une politique d’incitation à l’achat des chaudières. Mais ils n’ont pas poussé la logique jusqu’à prévoir une politique pour la production de granulés, laissée au bon vouloir de capitalistes petits et grands, sans un plan de production rationnel. La raison fondamentale des hausses de prix est là.
De fait, ce marché de production des granulés de bois, en pleine expansion, aiguise désormais l’appétit de TotalEnergies. Le groupe a actuellement une part de 10 % du marché des pellets et envisage, dans un communiqué, de tripler ses ventes d’ici 2030. Il vient d’inaugurer une nouvelle usine à Grand-Couronne, en Seine-Maritime. Il n’est donc pas sûr que les prix baissent…