Leur société

Éducation : moins d’enseignants, pas mieux payés

Le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, s’est félicité en déclarant que « le budget de l’éducation et de la jeunesse pour 2023 connaît une augmentation inédite de 6,5 %. » Mais le personnel de l’Éducation nationale, les élèves et leurs parents n’ont aucune raison de partager cet enthousiasme.

Tout d’abord, cette augmentation correspond en fait à l’inflation constatée depuis un an. Et si le gouvernement annonce le recrutement supplémentaire de 4 000 ­accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), cela ne comblera absolument pas leur manque criant. 400 000 enfants élèves en situation de handicap sont scolarisés pour 125 000 AESH. Et rien n’est prévu pour mettre fin à leur situation précaire : à temps partiel souvent imposé, les AESH, majoritairement des femmes, ne touchent en général que 900 euros par mois.

Concernant les enseignants, le budget 2023 prévoit près de 2 000 suppressions de postes pour la rentrée prochaine, alors que le gouvernement prétend qu’il a du mal à recruter !

Les besoins sont criants, particulièrement dans les quartiers populaires, mais la consigne première des rectorats est de supprimer des classes pour en surcharger d’autres.

Concernant la revalorisation du salaire des enseignants, elle est loin des 6,5 %. Le point d’indice a été revalorisé de 3,5 % en juillet. Et si le gouvernement annonce une progression des rémunérations de 935 millions d’euros, il souhaite en conditionner au moins une partie à l’acceptation de nouvelles tâches. Bref, travailler plus pour gagner au mieux la même chose.

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