Police : permis de tuer14/09/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/09/P6-1_Manif_securite_globale_-_28_novembre_2020_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Police : permis de tuer

En une seule journée, le 7 septembre, deux personnes ont été tuées par des tirs de policiers, un homme à Nice lors d’un contrôle routier, une jeune femme à Rennes lors d’une opération visant un trafic de stupéfiants.

Illustration - permis de tuer

Dans le cas de Nice, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent que le tir mortel a eu lieu alors que la voiture était à l’arrêt, contredisant ainsi la version de la police. Si le policier a été mis en examen pour violences volontaires avec arme ayant causé la mort sans intention de la donner, il est assez rare que de telles affaires se concluent par des condamnations.

Elles sont pourtant de plus en plus nombreuses. Au total, neuf personnes ont été tuées par la police depuis le début de l’année pour refus d’obtempérer. L’usage des armes à feu par la police a été assoupli par une loi de janvier 2017, à la demande notamment du syndicat de policiers Alliance, qui estimait que la notion de légitime défense telle qu’elle était définie auparavant ne disculpait pas suffisamment les policiers qui tuent ou blessent quelqu’un. Depuis, le nombre de tirs de policiers a fortement augmenté.

La démagogie sécuritaire de l’extrême droite, reprise par de nombreux politiciens de tous bords, a contribué aussi certainement à encourager certains policiers à jouer les cow-boys. L’attitude de Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui leur apporte son appui quasi inconditionnel, ne peut qu’alimenter un sentiment d’impunité. Au-delà des calculs du ministre, tous les gouvernements ont toujours ménagé leur police et leurs forces de répression. Et c’est encore plus vrai dans une période de crise où la population se voit imposer des sacrifices.

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