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Leur société
Éducation : répression antisyndicale
Mardi 13 septembre, un rassemblement de soutien au militant syndical de Sud Kai Terada s’est tenu devant la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) des Hauts-de-Seine, à Nanterre.
En effet, la veille de la rentrée, Kai Terada, professeur de mathématiques au lycée Joliot-Curie de Nanterre, avait appris qu’il était suspendu pour quatre mois avec maintien de son salaire. Aucun motif n’était invoqué. Cette décision fait suite à une enquête menée par l’Inspection générale après des tensions dans l’établissement, tensions qui ne concernaient en rien le militant. Son dossier administratif ne comporte aucun reproche. Le rectorat de Versailles, à l’origine de cette décision, n’a d’ailleurs même pas daigné prévenir le proviseur du lycée qui a cherché l’enseignant à la rentrée. L’administration prétend hypocritement qu’il ne s’agit pas d’une sanction mais d’une mesure prise « dans l’intérêt du service ».
Pour protester contre cette sanction qui ne dit pas son nom, plus de quarante enseignants ont fait grève dès le premier jour. Depuis, la grève continue pour défendre un collègue très apprécié. Les enseignants savent que le rectorat cherche à faire taire les militants syndicaux et à casser les équipes militantes.
Lorsque Kai Terada a enfin été reçu, il lui a été signifié qu’on pourrait le muter d’ici une quinzaine de jours, tout cela bien sûr sans avancer le moindre reproche. Cette procédure arbitraire révoltante empêche les militants de se défendre juridiquement, l’administration n’étant pas tenue d’invoquer ses raisons puisqu’il ne s’agit pas d’une sanction disciplinaire.
De telles attaques contre les militants syndicaux se multiplient depuis six ans dans l’éducation nationale. En Gironde à Melle, quatre militants de Sud éducation avaient été suspendus pendant huit mois, l’une d’entre eux avait été mutée d’office. Le jugement a été cassé. À Bobigny, une professeure des écoles a été mutée d’office. À Saint-Denis, ce sont dix enseignants qui ont été mutés ainsi. En plus d’être militants syndicaux, ils s’étaient opposés à une directrice proche de l’extrême droite.
Ceux qui nourrissaient l’espoir que le nouveau ministre Pap Ndiaye allait mettre fin à cette répression peuvent dès à présent déchanter. C’est la mobilisation croissante des salariés de l’Éducation nationale qui pourra mettre un coup d’arrêt à cette politique d’intimidation.