CPAM – Ille-et-Vilaine : une réaction salutaire14/09/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/09/2824.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CPAM – Ille-et-Vilaine : une réaction salutaire

Mardi 6 septembre, ce qui couvait sous la cendre a éclaté au grand jour : les salariées de la plateforme téléphonique de la CPAM d’Ille-et-Vilaine située à Vern, près de Rennes, chargées de renseigner les assurés sur leur dossier, n’en pouvaient plus.

Les assurés doivent attendre des semaines, voire des mois avant de percevoir leurs indemnités journalières.

Cela met en péril le budget de nombreuses familles qui ne peuvent plus payer le loyer ou faire les courses. Ces assurés, excédés, le font savoir au téléphone. Un premier appel, un deuxième, un troisième, rien n’avance : ils entendent toujours le même message : « patientez », « votre dossier est incomplet, renvoyez tel document ! », « cela ne dépend pas de nous, on fait le maximum ». La colère des assurés éclate par des violences verbales ou même des menaces de suicide.

Il y aurait 30 % des dossiers en retard, « en moyenne 40 jours » de traitement. À noter que, selon Le Parisien, 42 % des salariés se sont mis en arrêt de travail en 2022 et ont donc droit à des indemnités journalières, mais la caisse nationale d’assurance maladie ne prévoit que des suppressions d’effectifs. La hiérarchie sait tout cela, la direction aussi, mais elles répondent toujours par le même refrain : pas d’embauches possibles ! Certaines salariées viennent au travail la peur au ventre. Dans un cas, elles ont dû appeler les pompiers pour vérifier si l’assuré qui venait de menacer de se suicider était toujours en vie.

Quand les 120 agents ont débrayé sans préavis, le directeur a fini par se déplacer : des collègues habituellement silencieuses ont déversé leur trop-plein, disant avec sincérité et larmes ce qu’elles subissaient, malgré elles, jusque-là. Ne croyant pas les promesses du directeur prétendant que « à la fin du mois tout rentrerait dans l’ordre », elles ont décidé de se mettre « en retrait pour mise en danger de leur santé au travail. » Par conséquent, jusqu’à la fin de la semaine, plus personne n’a voulu répondre au téléphone.

Quelques aménagements ont été annoncés dont l’appel à des collègues d’autres services, ce qui est « déshabiller Pierre… ». Mais le fond du problème est loin d’être réglé : il faut des embauches massives !

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