Moderna, Pfizer-BioNTech : vivement un vaccin contre le capitalisme !31/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/09/2822.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Moderna, Pfizer-BioNTech : vivement un vaccin contre le capitalisme !

Le fabricant de vaccins Moderna porte plainte contre son concurrent Pfizer-BioNTech qu’il accuse de lui avoir volé la technologie de l’ARN messager pour produire ses vaccins contre le Covid-19. De son côté, Moderna est lui-même accusé d’avoir « emprunté » ladite technologie à des laboratoires plus petits.

L’histoire n’est pas nouvelle. Les recherches sur l’ARN messager qui ont permis de mettre au point, très vite, le vaccin contre le Covid-19 en 2020 ont duré plus de trente années. Elles ont été jalonnées de nombreuses histoires de concurrence, de gros sous, de course à la rentabilité de la part des laboratoires, en fait des investisseurs financiers.

En 2011, Moderna était une petite start-up. Dix ans plus tard, en 2021, le vaccin contre le Covid-19, qui est le seul médicament qu’elle produit, lui a rapporté 10,4 milliards de dollars. C’est que, entre-temps, des milliards de dollars ont été levés auprès d’investisseurs sur la base des extraordinaires espoirs financiers soulevés par ce que promettent les ARN messagers.

Quand Moderna attaque aujourd’hui Pfizer-BioNTech, quand il en appelle à d’éventuels dommages et intérêts pour violation des brevets, ce n’est pas seulement pour le vaccin anti-Covid-19, c’est aussi et surtout parce que la technologie basée sur l’ARN messager ouvre le champ extraordinaire de thérapies, entre autres contre les cancers, un énorme marché !

Pendant des dizaines d’années, tant qu’il s’agissait de recherches fondamentales, des équipes de chercheurs ont dû se battre pour obtenir de maigres financements. Depuis que leurs travaux ouvrent les possibilités de formidables gains, la concurrence et la guerre entre les labos se mènent à coups de milliards… et de procès.

Quelle perte de temps dans la lutte contre les maladies, quelle absurdité !

Partager