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SNCF : pénurie de personnel et suppressions de trains
Dès lundi 29 août, la SNCF a programmé la suppression de dizaines de trains quotidiens sur plusieurs lignes RER d’Ile-de-France, officiellement par « manque de conducteurs ».
Pour une période indéterminée, sur la ligne D du RER, environ 25 trains sont supprimés chaque jour, 19 sur la ligne C. Les suppressions frappent aussi les lignes L et N et de nombreuses lignes régionales.
Selon un document interne, la SNCF avoue qu’il lui manque 10 % des effectifs pour assurer les liaisons ferroviaires sur le territoire, dont 1200 conducteurs. Il s’agit d’une pénurie programmée, non seulement de conducteurs, mais d’agents de services en gare ou de maintenance en atelier.
Depuis plusieurs décennies, la SNCF est sans conteste l’entreprise de ce pays qui a supprimé le plus d’emplois. Il y a quarante ans, elle comptait 232 000 cheminots, il n’y en a plus que 134 000 aujourd’hui. Une suppression moyenne de 2500 emplois par an !
En septembre 2021, Farandou, le PDG, justifiait encore fièrement la saignée prévue pour 2022 en prétendant que « supprimer 2 000 ou 3 000 postes, ce n’est pas un drame ! » Les visionnaires de la direction expliquaient à qui voulait l’entendre qu’une reprise du trafic ne se produirait pas réellement avant mi-2023.
Résultat, non seulement il y a un sous-effectif chronique dans tous les services, mais la dégradation des roulements et des conditions de travail pour y faire face ne fait que pousser à la démission ou aux arrêts-maladie et aggrave encore la pénurie de personnel.
Cette irresponsabilité patronale entraîne aujourd’hui des suppressions de trains qui rendent la vie un peu plus difficile aux 3,7 millions d’usagers quotidiens des RER et TER.
Aujourd’hui, la main sur le cœur mais jamais loin du portefeuille, la direction prétend vouloir embaucher mais connaître des « difficultés de recrutement ». En fait, avec 1,4 % d’augmentation annuelle royalement octroyée en juillet alors que l’inflation officielle est de 8 %, le pouvoir d’achat des cheminots, déjà faible, continue sa chute libre. Mais le sort de plus en plus dégradé des travailleurs du rail, tout comme celui des usagers, vaut bien moins aux yeux de la SNCF que les trois milliards de bénéfices qu’elle compte engranger cette année.