Borne devant le Medef : zéro contrainte pour les patrons31/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/09/2822.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Borne devant le Medef : zéro contrainte pour les patrons

La crise énergétique et les économies à faire étaient le sujet central du discours d’Élisabeth Borne devant les chefs d’entreprise du Medef, en université d’été le 29 août.

Tout le pays doit se serrer la ceinture, les « premiers de cordée » que sont supposés être les entrepreneurs y prendront leur part : tel était le message adressé à demi-mots à la population. Les sacrifices auxquels le gouvernement prépare les travailleurs nécessitent une propagande incessante et cette intervention de la Première ministre en fait partie.

« Organiser ensemble la baisse de la consommation d’énergie », voilà toute l’exigence du gouvernement à l’égard des patrons. Des « économies choisies plutôt que des coupures subies », voilà la terrible menace que Borne a agitée au micro, accordant un bon point à « certaines entreprises [qui] font déjà le choix de conditionner une part du salaire de leurs dirigeants à l’atteinte des objectifs » en termes de développement durable. C’est par la baisse du chauffage dans les bureaux et les ateliers qu’il lui fut répondu. « Évitons les mesures symboliques, médiatiques », ironisa Roux de Bézieux, évoquant les golfs ou les jets privés.

Borne a pris soin d’éviter les mots qui fâchent : « superprofits » n’est apparu qu’en riposte au patron du Medef qui avait, de manière provocante, évoqué ceux de l’État encaissant les taxes générées par les bénéfices patronaux. Elle était là pour rassurer les grands patrons, leur confirmer que les sacrifices ne seraient pas pour eux. « Nous avons pris un engagement ferme : pas de hausse d’impôts, a-t-elle confirmé, saluée par des applaudissements enthousiastes. Cet engagement, nous nous y tenons, sans céder aux sirènes du populisme. »

Et d’assurer, comme si le moindre doute subsistait, que « pour rendre la compétitivité aux employeurs », selon le souhait de Roux de Bézieux, les impôts dits de production à la charge des entreprises continueraient de baisser massivement. À qui exigeait la sobriété budgétaire en matière de dépenses publiques, Borne s’empressa de répondre poursuite des attaques contre les chômeurs, et recul programmé de l’âge de départ en retraite.

Un tel chœur de brigands ne mérite que d’être perturbé par la légitime colère de ceux qu’ils dévalisent !

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